L’avenir agricole de la Nouvelle-Aquitaine en suspens
Depuis les dernières annonces concernant la PAC et le Plan Stratégique National, les réactions se multiplient. Si rien n’est encore joué, les grandes lignes laissent craindre une nette diminution des aides qui impactera la Nouvelle-Aquitaine. La réaction de Daniel Couderc, secrétaire général de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine.
Daniel Couderc, dans quelle mesure les récentes annonces relatives à la future PAC vont-elles toucher les agriculteurs néo-aquitains ?
Toutes les régions vont être touchées par les arbitrages qui se dessinent pour la future PAC même si tout n’est pas encore réglé comme la question des assolements par exemple. La Nouvelle-Aquitaine n’est pas une exception. Au contraire, comme c’est une grande région d’élevage elle sera particulièrement impactée. Un grand nombre d’exploitations devrait pouvoir accéder l’éco-régime si les propositions d’aménagements que nous avons soumises au ministre de l’Agriculture sont acceptées. Une inquiétude subsiste cependant pour les céréaliers et nous travaillons pour trouver des solutions. Le montant des aides couplées est aujourd’hui menacé et il va falloir travailler étroitement avec le ministère afin de régler les curseurs et ainsi limiter la casse. De toute manière, la convergence nous conduit à une baisse générale des subventions européennes à moyen terme. Il faut travailler sur d’autres manières de ramener du revenu sur nos exploitations. Notre salut viendra de la rémunération de notre travail et donc de la hausse des prix. Tout le challenge syndical et agricole est là. Augmenter de quelques dizaines de centimes le coût du kilo de carcasse payé au producteur nous permettrait de rattraper ce que nous perdons en aides et de couvrir nos coûts de production. La première loi Egalim, votée en 2018, n’est pas encore complètement appliquée aujourd’hui et une proposition de loi portée par le député Grégory Besson-Moreau vise à la conforter. Il nous faut rester attentifs sur les évolutions proposées. Il faut que le prix soit construit en marche avant. Un autre challenge nous attend après les élections régionales puisque les régions sont gestionnaires des fonds du second pilier. Les questions de l’installation, du devenir des MAEC, des investissements ou encore des zones intermédiaires vont devoir être mises sur la table.