L’Allemand Eurocomfort nouveau propriétaire d’Abeil
Le tribunal de commerce d’Aurillac a donné son aval à l’offre de reprise du groupe industriel Eurocomfort qui prévoit le maintien de 64 des 116 salariés de la société aurillacoise.
“Même si la décision du tribunal (NDLR : de commerce) présente l’avantage de sacrifier le moins de salariés sur Aurillac, il y a quand même de la casse conséquente et les employés ont pris sur la tête une vraie chape de plomb” : pour Michel Soulier, responsable CGT, c’est sans doute maintenant l’étape la plus dure qui commence pour les salariés d’Abeil.
Mardi, le tribunal de commerce a en effet rendu son jugement relatif à la liquidation judiciaire de la SAS Abeil, en faisant le choix de retenir l’offre du groupe industriel allemand d’ameublement Eurocomfort(1), qui proposait de reprendre pour un total de
300 000 euros HT les immobilisations, stocks et encours de production des sites d’Aurillac et Lempdes-sur-Alagnon. Ainsi que 64 des 116 salariés du fabricant aurillacois de couettes et oreillers.
Les meilleures garanties de redressement
Cinquante-trois personnes, dont 35 sur le site aurillacois, seront licenciées même si le PDG d’Eurocomfort, Thomas Busskamp, présent dès le lendemain à Aurillac, a laissé entendre aux salariés qu’il a rencontrés que de futures embauches n’étaient pas exclues si le potentiel de production se développait.
Au-delà de l’effectif repris supérieur aux autres offres en lice (voir ci-dessous), ce sont aussi les gages apportés en matière de plans de financement qui ont emporté la décision du tribunal : Eurocomfort table en effet sur un chiffre d’affaires prévisionnel respectivement de 14,5 millions d’euros en 2012 et 19 Me pour 2013 grâce au développement de la clientèle existante d’Abeil et d’Eurocomfort et à la fabrication confiée en sous-traitance par l’industriel. Le tribunal considérant que ces synergies et complémentarités ainsi que “la solide expérience” - notamment à l’export - et le taux de croissance non négligeable dans ce créneau d’activité de la firme de Bocholt, s’inscrivent pleinement dans le redressement de l’activité du fabricant cantalien.
Sachant par ailleurs qu’Eurocomfort a confirmé aux salariés aurillacois son intention de moderniser leur outil de production.
Après avoir informé l’ensemble du personnel par tract, la CGT a elle demandé une audience auprès d’Eurocomfort “afin de sauver le maximum d’emplois en argumentant sur le potentiel de production existant, fait valoir Michel Soulier. Mais aussi de voir ce qu’il attend de la production à Aurillac.” Pour les salariés c’est maintenant l’attente angoissante de “l’éventuelle lettre de licenciement”, soupire Joanna Kurdzielewicz, déléguée syndicale CGT au sein de l’entreprise.
(1) Le groupe dispose de six sites : en Chine, Lituanie, Pologne mais a aussi conservé deux usines en Allemagne positionnées sur du haut de gamme.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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