L’alimentation a un prix
Auditionnés par la commission des affaires économiques du Sénat le 22 septembre, les présidents de la FNSEA et des JA, Xavier Beulin et Thomas Diemer, ont mis l’accent sur les problèmes structurels auxquels l’agriculture doit faire face.
Au Sénat, la FNSEA et les JA ont rappelé les problèmes clés : compétitivité, surcharge réglementaire, politique européenne, etc. sujets sur lesquels le pouvoir législatif pourrait apporter une partie des réponses. « À l’évidence, cette crise de fait conjoncturelle se révèle en France une crise structurelle », a dit Xavier Beulin, président de la FNSEA, devant la commission des affaires économiques du Sénat qui l’auditionnait avec Thomas Diemer, président des Jeunes agriculteurs (JA). Si les mesures annoncées par Manuel Valls le 3 septembre répondent en partie à l’urgence et amorcent des solutions structurelles, elles ne sont pas suffisantes à long terme, juge Xavier Beulin. Pour la FNSEA et les JA, il faut notamment revoir les soutiens à l’investissement. D’une part, pour moderniser les exploitations. D’autre part, ces investissements longs à rentabiliser (sur 20 à 30 ans) ne sont généralement financés que sur 10 ou 12 ans, ce qui asphyxie les récents investisseurs. Certains sénateurs reconnaissent que ce problème de la compétitivité de l’agriculture n’a pas suffisamment été abordé ces dernières années, quelle que soit la majorité au pouvoir. Daniel Dubois (UDI), vice-président de la commission des affaires économiques, évoque la possibilité de faire chaque année un diagnostic sur les normes et souligne l’importance de faire appliquer les décisions administratives en dépit de la vindicte populaire, notamment en matière de construction de bâtiments. Confortant le point de vue du président de la FNSEA sur les aspects fiscaux, Daniel Grémillet, sénateur (LR) des Vosges, note de son côté que « les banques pourraient être plus actives aux côtés des agriculteurs ».
La suite dans le Réveil Lozère, page 9, édition du 1er octobre 2015.