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Lait : Échanges sur l’actualité laitière entre producteurs et responsables FNPL

Deux représentants de la FNPL, Daniel Perrin et Michel Lacoste, sont venus à St Beauzire à la rencontre de producteurs laitiers.

Discussion entre producteurs avec deux responsables nationaux de la FNPL, Daniel Perrin (à gauche) trésorier et Michel Lacoste (3ème en partant de la droite).
Discussion entre producteurs avec deux responsables nationaux de la FNPL, Daniel Perrin (à gauche) trésorier et Michel Lacoste (3ème en partant de la droite).
© HLP

De passage dans la région, deux responsables de la Fédération Nationale des Producteurs de Lait, Daniel Perrin et Michel Lacoste, ont fait une halte à St Beauzire à la rencontre de producteurs de lait du secteur. C’est sur l’exploitation du Gaec Bois Redon au lieu-dit Bayssat, que les éleveurs Walter et Patrice Chassein ainsi que le président de la section lait de la FDSEA Éric Richard, des responsables JA43 Fabien Anglade et Cédric Gauthier,  et le délégué cantonal de Brioude Nord, Louis Vernière ont reçu les deux professionnels. Rencontre informelle, cette entrevue avait pour objectif «de débattre de la filière laitière et du contexte laitier dans nos zones de montagne alors que la crise dure depuis maintenant plus de 18 mois» comme l’a présenté Éric Richard.Walter Chassein, jeune agriculteur installé en 2007, en Gaec avec ses parents, a présenté son exploitation qui compte 160 ha de surface agricole dont 15 ha de maïs non irrigué et 35 à 40 ha de céréales, le reste étant de l’herbe. Une quinzaine de vaches allaitantes complètent le cheptel initialement laitier ; le quota de l’exploitation est aujourd’hui de 430 000 l de lait. C’est une exploitation qui fonctionne beaucoup en autonomie fourragère.La crise actuelle à laquelle est venue s’ajouter la sécheresse 2015, laisse un manque à gagner de l’ordre de 25 000 €. Walter se pose bien des questions sur son avenir après le départ en retraite de ses parents. «Faire du lait seul c’est impossible. J’ai un frère mais il n’est pas intéressé par le lait…». Alors dans le contexte actuel Walter est indécis, voire inquiet. C’est à partir de cet exemple mais aussi de la situation du département sur laquelle les deux responsables nationaux avaient été briefés, que s’est construit le dialogue.


Où sont les voleurs ?

Daniel Perrin trésorier à la FNPL et éleveur laitier en Meurthe et Moselle (Gaec entre époux avec 1 fils salarié ; 200 ha dont 120 de cultures de vente ; 600 000 l de lait vendus à Sodiaal) n’y va pas par 4 chemins et pose la question «où sont les voleurs ?»Et de revenir sur les tables rondes conduites l’été dernier avec la Grande distribution, et qui avaient permis d’identifier 300 millions d’euros de plus-value pour la filière. Mais cette plus-value, où est-elle restée ? Et de dénoncer le manque de transparence des entreprises, qui justifient un faible prix du lait par les cours mondiaux du beurre et de la poudre. La réalité est autre. La FNPL démontre que plus de 50% du lait français est écoulé sur le marché national, et que 17,5 milliards de litres de lait produits en France sur un total de 24 milliards, sont bien valorisés.Le syndicat travaille donc à rétablir la vérité et identifier qui de la Grande distribution et des entreprises laitières garde la plus-value au détriment des producteurs.Les 2 responsables ont rappelé ce que fait la FNPL soulignant «c’est quand c’est compliqué que l’on mesure l’utilité du syndicalisme…». Ils insistent : «on fait le maximum. Avec la Charte on met la pression sur les entreprises, on poursuit les relations avec la grande distribution et on actionne le levier sur la RHF (restauration hors foyer). C’est un travail de longue haleine». Et : «Sans le travail du syndicalisme, le prix du lait aurait été de 270 €/1 000 L en 2015…»D’un naturel optimiste, Daniel Perrin veut voir le bout de ciel bleu qui pourrait apparaître pour les producteurs laitiers. «Les marchés vont repartir vers la fin de l’année. Reste à savoir pour combien de temps… On commence aussi à voir les coûts de production baisser. Exemple dans ma région où les drêches de brasserie coûtaient 62 €/tonne il y a 10 ans et 45 € aujour-d’hui…». «Producteurs allemands, belges, français… personne ne gagne sa vie aujour- d’hui. Ça ne peut pas durer…» ajoute-il, notant par ailleurs que certaines petites entreprises privées s’engagent sur 2016 à 320 voire 325 €/1 000 L. De quoi laisser espérer…

Suzanne Marion

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