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L’agroforesterie ou comment produire avec des arbres

Le 17 décembre, le lycée agricole de Saint-Yrieix a consacré une journée d’information aux systèmes agroforestiers. Au programme, la découverte de l’agroforesterie, la présentation de la démarche limousine AgroForEVERI et la visite d’une exploitation.

© P. Dumont

La prise en compte de l’agroforesterie dans la PAC est récente. Aujourd’hui, les parcelles associant arbres et cultures ou arbres et élevage sont éligibles aux aides directes et aux mesures de soutien à l’investissement. La recherche de pratiques plus respectueuses de l’environnement a remis au goût du jour ces pratiques centenaires. On retrouve d’ailleurs des traces de l’agroforesterie dans un ouvrage du XIVe siècle. Pour Daniele Ori, technicien à Agroof*, l’agroforesterie telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui s’inspire largement des systèmes anciens même si les systèmes actuels sont plus variés. C’est en 1975 que l’agroforesterie française commence à se développer grâce à un pionnier, Claude Jollet. Désireux de se constituer un capital en bois tout en exploitant ses terres, celui-ci plante noyers et merisiers et sème du blé entre les rangs. Comme souvent, le projet fonctionne bien au début mais les rendements de blé se réduisent peu à peu à la faveur de la croissance des arbres qui apportent trop d’ombre. Dans les années 90, les systèmes s’affinent pour limiter les inconvénients, préserver l’ensoleillement et les cultures intermédiaires. Aujourd’hui, si on ne peut prétendre qu’un système agroforestier permet de doubler les rendements, les avantages sont bien visibles. Un exemple : une parcelle d’1 ha de l’INRA de Vézenobres a été plantée de peupliers (coupés à 12 ans) avec une culture de blé annuelle. En moyenne, le système a permis de générer une production comparable à celle obtenue sur 1,5 ha. Les raisons sont nombreuses : une couverture photosynthétique idéale pour les cultures sans toutefois favoriser les adventices, un enracinement plus profond permettant un meilleur stockage de l’eau,… En outre, l’interaction entre l’arbre et le sol est riche ; feuilles et branches mortes, racines fines constituant autant d’apport de matière organique. Les systèmes agroforestiers permettent aussi de ralentir l’écoulement des eaux, de faciliter leur infiltration, de limiter l’érosion, de mettre en place un climat « apaisé », avec une humidité stable. Un climat favorable notamment à l’élevage de volailles, les performances zootechniques s’en trouvant améliorées. Le besoin de thermorégulation est moins nécessaire dans un tel système, l’animal consomme moins d’énergie qu’il peut utiliser pour sa croissance. Il est aussi possible de créer des parcours « phytopharmaceutiques » avec du fenugrec, de la tanaisie ou du thym, plantes vermifuges. Enfin, sur un parcours plus vaste, les déjections animales sont moins concentrées, limitant ainsi les contaminations. Dans l’autre sens, les volailles sont aussi de bons auxiliaires dans les vergers.


* AGROOF est un bureau d’étude spécialisé en agroforesterie formation.

En Limousin aussi
Depuis 2013, un projet baptisé Agroforesterie, elevage, valorisation espace rural, produit identitaire (AgroForEVERI) est développé par la chambre d’agriculture de Haute-Vienne. La question posée est la suivante : l’agroforesterie peut elle être un levier de développement pour la filière châtaigne ? Une première phase de travail a permis de dégager des complémentarités possibles avec les autres productions animales et végétales. Dans tous les cas de figure, le temps de travail estimé est modeste et la diversification de la production et donc du revenu est intéressante pour le producteur. Deux exemples ont été retenus : châtaignes/volailles et châtaignes/ovins-bovins.

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