L’agriculture, socle d’une instance influente
Colonne vertébrale de l’économie du Massif central, l’agriculture est évidemment représentée au sein du Comité de Massif, dont les membres viennent d’être nouvellement élus.
Avec la fusion des régions, le Massif central s’étend désormais sur cinq régions administratives. Lyon, Bordeaux, Toulouse… autant de centres de décisions, relativement éloignés de ce qui fait le cœur de l’activité du Massif central : des territoires d’une densité relativement faible où l’activité agricole pèse plus qu’ailleurs. Instances issues de la loi Montagne, les comités de Massif ont pour principale mission l’attractivité territoriale. Dans le Massif central, parler d’attractivité n’est pas un vain mot. Le comité de Massif, par les projets qu’il soutient, peut y contribuer, comme le souligne Tony Cornelissen, président du Sidam et de la Chambre d’agriculture de Corrèze, nouvellement élu vice-président du Comité de Massif : « Pour l’agriculture, il est important de conserver une instance telle que le comité de Massif, car qu’on le veuille ou non, que les frontières régionales aient été élargies ou pas, il y a du sens à se retrouver autour de sujets transversaux comme l’élevage à l’herbe ».
L’herbe, dénominateur commun
Feuille de route du Comité, la convention de Massif est dotée d’une enveloppe de 150 millions d’euros sur l’ensemble de la période (2014-2020). 36 millions d’euros sont voués à l’agriculture avec l’ambition « d’axer ces fonds sur la politique de l’herbe », explique Emmanuel Ferrand, conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes délégué au fonds européens, élu le 9 mars dernier président de la commission développement des produits de la montagne au sein du Comité de Massif. Si l’élu estime que ce fléchage est légitime, il ne cache pas son inquiétude quant à la prochaine programmation : « La politique des Massifs sera-t-elle préservée dans le cadre des prochains programmes de développement rural ? ».
L’agriculture avant le tourisme
En attendant, la convention de Massif donne des perspectives et un coup d’accélérateur à des dispositifs comme le Cluster herbe et à des projets tels que Valomac, initiative portée par la profession agricole (Copamac-Sidam) visant à construire un modèle économique pour la valorisation des produits issus des systèmes herbagers du Massif central. Tony Cornelissen se félicite du travail conjoint entre le monde administratif, politique et socio-professionnel qui se traduit au sein de la nouvelle gouvernance du comité de Massif. Si le risque était grand de voir reléguer l’agriculture en deuxième division au profit du tourisme notamment, c’était sans compter sur la pugnacité des responsables agricoles du Massif central : « Le Massif central est vivant grâce à l’agriculture. Il ne s’agit pas d’une agriculture cloisonnée. C’est une activité ouverte qui contribue à l’animation des territoires, et qui tire les autres activités », résume Tony Cornelissen. Il y a trois semaines, les nouveaux élus du Comité de Massif ont reconnu cette évidence.