« L’agriculture française doit rester productive »
Le président de la Chambre d'agriculture de Haute-Loire, Yannick Fialip détaille les objectifs et les actions du plan de relance pour l'agriculture en Haute-Loire.
Comment le plan de relance de l’activité agricole se décline-t-il à l’échelle de la Haute-Loire ?
Yannick Fialip, président de la Chambre d’agriculture : à court terme, nous allons aider le secteur de l’agro-tourisme (en particulier les fermes équestres et fermes pédagogiques) durement touché par la crise sanitaire ; des solutions seront trouvées à travers le plan d’aides de l’Etat ; toutefois un certain nombre de dossiers n’ont pas pu en bénéficier. C’est pourquoi, nous avons demandé à la MSA des remises de cotisations sociales.
Durant cette période de confinement, l’agriculture a rempli un rôle essentiel en continuant à produire et à nourrir la population. Nous avons également vu arriver de nouvelles attentes de la part des consommateurs (plus de circuits courts, plus de produits de qualité) ; c’est pourquoi, au sein de la Chambre d’agriculture, nous souhaitons orienter certaines filières sur ces schémas-là, en espérant que le consommateur ne soit pas trop volatile en terme de consommation après cette période de Covid. En parallèle, nous tenons à garder le coeur de cible de notre département, les grandes filières comme le lait et la viande, que nous souhaitons moderniser (sur la production, plus de qualité et moins d’intrants demandés par la société civile). Et pour ce faire, nous avons besoin d’un accompagnement de l’Etat.
Sur les filières agro-alimentaires, nous avons aussi ce même besoin de modernisation d’un certain nombre d’outils ; nous souhaitons par exemple refaire un nouvel abattoir à Brioude et il faudra que l’Etat puisse nous accompagner sur ce projet qui répond à la fois à la demande de nos filières pour transformer nos produits et à la demande du cosommateur qui réclame plus de local.
Le plan de relance comporte aussi un volet sur l’adaptation au changement climatique et dans ce cadre-là, nous attendons des pouvoirs publics qu’ils nous soutiennent sur le stockage de l’eau et la recherche de variétés plus résistantes à la sécheresse. Sur le stockage de l’eau, une quinzaine de dossiers sont en gestation auxquels il faut ajouter une autre quinzaine en réflexion de la part des agriculteurs ; sur ce point, le principal frein aujourd’hui c’est le dispositif administratif bien trop long.
Le foncier fait également partie du plan de relance de l’agriculture. Quelles actions prévoyez-vous en Haute-Loire ?
Yannick Fialip : Au sein de la Chambre d’agriculture, nous souhaitons relancer le programme d’échanges parcellaires entre agriculteurs en vue d’améliorer le parcellaire très morcellé et in fine être davantage performants sur nos exploitations et gagner en temps de travail. J’ajouterai que ce plan de relance de l’agriculture doit s’imbriquer dans une négociation de la PAC au niveau européen, dans le financement de l’Etat, de la Région et du conseil départemental.
Qu’espérez-vous de ce plan de relance ?
Yannick Fialip : L’agriculture française doit rester productive. On ne doit pas prendre du retard face à certains pays qui vont redémarrer plus vite leur économie et nous concurrencer dans le domaine agricole.
Après cette crise sanitaire, nous allons traverser une crise économique et sociale. Il faudra alors trouver des solutions pour que les populations les plus pauvres puissent s’alimenter ; c’est pour cela que le syndicalime et les réseaux Chambre d’agriculture proposent la mise en place d’un dispositif de chèques alimentaires pour les plus démunis. Une façon de satisfaire les consommateurs et de trouver des débouchés pour nos filières.