« L'activité agricole est diversifiée et très riche humainement et physiquement »
À 42 ans, Véronique Roux a déjà vécu plusieurs vies professionnelles. Après une belle carrière dans le salariat, c'est désormais dans l'agriculture, avec son mari Stéphane, qu'elle s'épanouit. Reportage en Haute-Loire.

de volaille Ardévol de 400 m².
Véronique Roux est agricultrice depuis novembre 2020, date à laquelle elle s'est installée en Gaec avec son mari Stéphane, éleveur ovin depuis 2000 à Séneujols. Si au départ rien ne la prédestinait à chausser ses bottes d'éleveuse, l'idée s'est peu à peu présentée à elle. « Lorsque j'étais enfant, je disais à ma grand-mère paternelle (agricultrice avec son mari) que je ne me marierai jamais avec un agriculteur. Et tout cela à cause de l'image que j'avais de leur ferme : une exploitation rustique qui vivotait et puis je les entendais souvent se plaindre, même s'ils ont toujours bien vécu... ». Mais c'était sans compter sur les hasards de la vie qui l'ont conduite sur les pas de son futur mari Stéphane, à l'époque sur le point de s'installer. « Stéphane a créé un outil viable et avec lui j'ai vu le métier différemment ». Mais pas de quoi la motiver à s'installer tout de suite.
D'abord salariée
Avec un BTS Assistante de gestion PME-PMI en poche, Véronique opte pour le salariat. D'abord magasinière à la Sedimav puis secrétaire pour un délégué de tutelles indépendant, elle intègre ensuite une entreprise de télémarketing au Puy pendant 14 ans. Après deux ans en tant que téléopératrice, elle obtient un poste de superviseur où elle dirigeait une équipe de dix à trente personnes ; un métier « très enrichissant et très formateur mais par ailleurs très difficile sur le plan psychologique ».
C'est suite à la crise ovine, apparue en 2010, que le couple a commencé à réfléchir à un avenir professionnel commun. « En 2012, Stéphane a développé la vente directe, une activité très chronophage en temps et en main-d'oeuvre. On a dû assurer des permanences au sein de notre magasin de producteurs « Saveurs des fermes d'Yssi ». De mon côté lorsque j'ai eu mon troisième enfant, j'ai souhaité demander une rupture conventionnelle car le poste que j'occupais ne me correspondait plus. Je n'avais plus envie de poursuivre dans ce domaine et j'ai préféré arrêter avant de faire un burn-out ». Véronique voulait passer à autre chose et la solution se trouvait sous ses yeux. L'accroissement de l'activité de l'exploitation de son mari lui offrait une belle opportunité d'installation. « Nous avons créé le Gaec de La Fontaine du Loup le 1er novembre 2020. Pour dégager deux revenus, nous avons augmenté la SAU et racheté le bâtiment de Jean-François Portalier, éleveur bovins qui arrêtait son activité ».