L’accès au stockage privé « trop restrictif », selon les industriels
Les conditions d’accès à l’aide au stockage privé de viande bovine sont « trop restrictives », déplore Mathieu Pecqueur, directeur général de Culture viande (industriels), auprès d’Agra Presse le 15 mai. Le premier frein est l’obligation de stocker des quartiers arrière entiers (soit avec l’os, soit désossés et découpés). « En France, il n’y a qu’un ou deux congélateurs capables de congeler des quartiers arrière entiers », explique M. Pecqueur. De plus, « une fois le quartier arrière découpé, les entreprises doivent tout stocker au lieu de mettre sur le marché les muscles qui ont de la valeur et stocker ceux qu’elles n’arrivent pas à vendre. » Deuxième mesure handicapante pour les industriels : le montant unique de l’aide, que les quartiers soient désossés ou pas. Face à la crise sanitaire, Bruxelles a accepté d’aider le stockage privé de 26 000 t de viande bovine (animaux de plus de 8 mois). Or, en semaine 19 (le stockage a été ouvert le jeudi 7 mai), seuls cinq États membres ont émargé à hauteur de 706 tonnes, d’après le syndicat. Plutôt que les gros bovins, c’est surtout « le veau qui est la production la plus en crise » et devrait bénéficier du stockage privé, estime Mathieu Pecqueur. Et de proposer « un budget mutualisé entre espèces », en utilisant les fonds non consommés pour les gros bovins.