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« La structuration en filière est une nécessité »

Pour Jean-Luc Desnoyer, président de la coopérative spécialisée en production bovine, une juste rémunération à chaque maillon de la filière allant de pair avec la maîtrise des charges est un objectif vers lequel il faut absolument tendre.

© SC

Quel bilan peut-on faire de l’activité de Covido-Bovicoop¹ ?

Jean-Luc Desnoyer : Avec 51 074 animaux commercialisés en 2014, nous enregistrons une légère baisse d’activité de 3,1 %, malgré une progression en animaux finis (femelles races à viande et laitière), ce dont on peut se féliciter étant donné les investissements réalisés dans nos deux abattoirs. Cette activité est confortée par de nouveaux contrats avec la grande distribution, notamment avec les magasins Simply Market qui souhaitent abattre des animaux régionaux.

De quelle manière vous positionnez-vous sur l’export ?
JLD : Les risques financiers se sont accrus ces deux dernières années et nous exigeons que tous nos débouchés fassent obligatoirement l’objet d’une assurance-crédit via notre filiale Deltagro Export. En Algérie, l’interruption des importations d’août à décembre pour cause de fièvre aphteuse démontre une fois de plus le caractère aléatoire des exportations vers les pays du Maghreb. Ceci étant, nous avons fait comme l’année précédente un très gros travail les tous derniers jours de 2014 en exportant 5 378 broutards et génisses laitières reproductrices.
Depuis le début de l’année, nous avons commencé à mettre en place des broutards légers en préparation sanitaire en vue de leur exportation sur la Turquie. Ce sont les premiers laitons qui sont certes bien valorisés, mais qui risque de faire cruellement défaut à nos engraisseurs français au mois de mai et juin.

Quelle stratégie de développement ambitionne Covido-Bovicoop ?
JLD : Malgré un contexte particulièrement difficile, nous devons plus que jamais être à l’écoute des besoins du marché au travers de nos structures d’abattage et filiales d’exportation. Il ne suffit plus de dire que nous avons les plus belles races à viande du monde, il faut savoir produire, à partir de ces dernières, une qualité de viande bovine qui corresponde à la demande du marché national certes, mais aussi européen et demain mondial. Tout en sachant que cette demande est multiple en termes de poids, de couleur, de types de morceaux, d’état d’engraissement, etc. Il faudra donc savoir s’adapter et segmenter notre production, et seule une structuration en filière peut permettre de répondre à ces exigences qui sont devenues une réalité. C’est le défi que nous devons impérativement relever dans les prochaines années pour pérenniser l’avenir de notre troupeau allaitant.

Sur ce volet contractualisation, les choses évoluent-elles positivement ?
JLD : Le nombre d’animaux contractualisés en 2014 à Covido est en nette augmentation : 8 219 (soit +19 % par rapport à  2013) et l’on ne peut que s’en satisfaire. Aujourd’hui, 369 éleveurs ont contractualisé leurs bovins finis sur notre site internet www.alliances.coop.
Devant ce succès, nous avons décidé de faire évoluer le système de contractualisation afin qu’il soit plus incitatif pour les éleveurs à produire ce dont a besoin le marché.

Propos recueillis par Sophie Chatenet

1. Les adhérents sont des éleveurs de l’Allier,du Puy-de-Dôme et de la Creuse.

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