Il était une fois la PAC (3)
La singularité des marchés agricoles appelle des mécanismes spécifiques
Livrés à eux-mêmes, certains marchés agricoles sont instables. Cela peut être préjudiciable à l'investissement, à l'amélioration de la productivité et donc aux consommateurs.
Les marchés agricoles sont dits « imparfaits » d'où la fréquente expression d'« exception agricole ». Cela s'explique d'une part en raison de la faible élasticité de la demande et d'autre part par le fait que la production est soumise aux aléas naturels et au rythme des saisons. On constate en effet que l'augmentation des prix ne fait pas beaucoup reculer la demande, et qu'une diminution des prix la fait peu augmenter. On parle de marchés à « faible élasticité de la demande ». La raison est simple : les aliments ne sont pas uniquement des bien marchands, ils satisfont aussi un besoin essentiel de l'homme. Si les prix montent, les consommateurs vont s'efforcer de rogner sur d'autres dépenses pour continuer à se nourrir. Si les prix baissent, il y a des limites à l'augmentation de consommation, car l'ingestion alimentaire n'augmente pas à l'infini.
Une instabilité intrinsèque
Par ailleurs, contrairement aux productions purement industrielles, l'agriculture doit compter avec le climat. Il a une influence sur la production au moins aussi forte que le prix. Et si les prix montent, les agriculteurs vont mettre du temps à augmenter leur production, d'abord parce que la terre, les rendements et l'élevage ne sont que partiellement extensibles, et ensuite parce que le cycle de production est long. En effet, les cultivateurs ne sèment et ne récoltent qu'une fois par an et les éleveurs doivent attendre 2 à 3 ans avant qu'une vache ne produise du lait.
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La suite est à lire dans La Creuse agricole datée du vendredi 11 février.