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La sécurité, une priorité pour la fédé

Le dimanche 8 septembre a lieu l'ouverture générale de la chasse. Même si la saison cynégétique se déroule du 1er juillet au 30 juin, cela reste un événement pour beaucoup de chasseurs qui valident leur permis à ce moment-là.

© Istock

Le président de la fédération départementale des chasseurs de la Corrèze, M. Madupuy, le dit et le répète : " la sécurité est l'affaire de toutes et tous."
De nouvelles obligations ont vu le jour en 2021, comme la pose de panneaux pour indiquer le déroulement d'une battue, ou encore la formation décennale obligatoire pour tous les chasseurs : d'ici octobre 2030 tous devront avoir été formés. Un chasseur qui n'aura pas suivi cette formation, ou si elle date de plus de 10 ans, se verra refuser la validation de son permis. Actuellement 3 500 chasseurs, sur les 8 300 que compte le département, ont suivi la formation.
Toujours dans un souci de sécurité, la fédération de la Corrèze préconise le tir fichant à partir d'un mirador. À savoir que la fédération subventionne une partie de l'achat des miradors. Autre préconisation fédérale : le 
" rabâchage " des règles de sécurité par le responsable des battues avant chaque départ.
La fédération est une association loi 1901 chargée de missions de service public avec des obligations de résultat et agrée " protection de l'environnement ". Il ne s'agit plus seulement de " chasse loisirs " mais de " chasse de régulation " et les dégâts causés par le gibier sont à la charge des chasseurs y compris les frais d'estimation. Sur les cinq dernières années 300 000 euros ont été dépensés pour les indemnisations à destination des agriculteurs.
 

Les chasseurs et les agriculteurs


Pour autant il ne s'agit pas là de luttes corporatistes car la régulation du gibier pratiquée par les chasseurs sert principalement à protéger les cultures. Notamment cette année où un arrêté préfectoral avait permis de chasser en période de semis afin d'éviter des dégâts.
Il y a 10 ans, seulement 20 % des chasseurs étaient des agriculteurs et la fédération souhaiterait qu'un plus grand nombre soit chasseurs ne serait-ce que pour bien sensibiliser les autres chasseurs aux problématiques rencontrés. " Il s'agit aussi pour eux de pouvoir chasser les espèces de plus en plus envahissantes de leur exploitation sans pour cela sentir redevables " ajoute M. Madupuy.
 

Le permis à 0,00 euro


C'est aussi pour cette raison que l'opération " permis à 0,00 euro " a été relancée pour 2025 et 2026 : attirer plus d'agriculteurs, plus de jeunes, plus de femmes. Le président ajoute avec un brin d'humour en transformant une phrase bien connue : " la femme est l'avenir de la chasse ". Lors de la dernière campagne, la fédération a réussi à fidéliser environ 1 000 chasseurs (70 % des personnes ayant bénéficié de ce permis gratuit) et espère un résultat au moins identique cette fois-ci.
La fédération est épaulée par des bénévoles dans cette démarche et par les sociétés, qui pour certaines, acceptent d'offrir en plus la première année d'adhésion à ces nouveaux chasseurs. La fédération demande aussi aux sociétés d'être très vigilantes et accompagnatrices de ce public. Toujours et encore la sécurité !
À savoir que le permis national petit et grand gibier coûte, pour cette année, 222,05 euros dont 95 euros pour la fédération. " Nous n'avons pas augmenté cette part fédérale depuis 5 ans " tient à préciser le président. Vous pouvez aussi prendre soit seulement le permis départemental grand gibier à 164,57 euros, soit le permis départemental petit gibier à 153,07 euros. Depuis 6 ans la fédération des chasseurs de la Corrèze a mis en place le paiement fractionné et fait l'avance de la totalité auprès du trésor public. 38 % des chasseurs corréziens prennent le permis national, 12 % profitent du paiement fractionné et 50 % valident le permis par internet. Il faut ensuite adhérer à une société de chasse. En Corrèze cette adhésion coûte en moyenne 60 euros, " bien moins chers que dans nombre d'autres départements en France et 98 % des propriétaires ne font pas payer le droit de chasse " ajoute David Murat le directeur de la fédération.
La chasse au tir à l'arc reste anecdotique avec une association d'environ 10 membres. Ces derniers doivent obtenir le permis de chasser " normal " avant de suivre une formation supplémentaire et obligatoire.


Comment se déroule l'obtention du permis de chasse


Dès l'âge de 15 ans vous pouvez chasser " accompagné ". Comme pour le permis de conduire, avec une seule arme pour le jeune et le parrain accompagnateur. En dehors de ça le permis peut s'obtenir à partir de 16 ans. La fédération dispense une journée de formation pratique à la maison de la chasse à Champagnac-la-Noaille. Le futur chasseur doit ensuite travailler la partie théorique à l'aide d'un livret. C'est l'OFB (Office Français de la Biodiversité) qui fait passer le permis : d'abord la partie pratique, qui si elle est validée est suivie de la partie théorique de 10 questions. C'est donc un véritable examen ! Dans notre département, 72 % des candidats ont été reçus l'an dernier.


Le plan de chasse


Un nombre de prélèvements pour le grand gibier est donné à chacune des 500 sociétés de chasse de la Corrèze. Pour le Cerf le chiffre départemental est de 2 900 et augmente chaque année d'environ 300 car il y a deux secteurs beaucoup trop peuplés. Pour le chevreuil on atteint les 9 500/10 000 prélèvements et pour le chamois 9 prélèvements sont demandés sur le secteur des barrages hydroélectriques. Quant au mouflon, 1 bracelet est vendu à la société de Louignac car proche de la Dordogne où sévit cette espèce.
Il n'y a pas de plan de chasse pour le sanglier car il est impossible de suivre la population. Mais il est évident que l'espèce est de plus en plus envahissante, y compris dans les zones urbaines, comme à Brive dernièrement. L'espèce s'est adaptée au réchauffement climatique et les femelles portent dès le poids de 25 kg atteint, contre 40 kg auparavant. La fédération demande donc un gros effort aux chasseurs afin de réguler au mieux l'espèce et les battues peuvent avoir lieu quasiment toute l'année maintenant. L'année dernière 6 500 sangliers ont été abattus


Mais qu'est ce donc qu'un bracelet ?


Il y a un bracelet par bête vendu aux sociétés avec leur nom dessus. Si la fédération demande à une société d'éliminer 10 cerfs, elle vend 10 bracelets à la société. Ce bracelet atteste qu'il ne s'agit pas de braconnage et doit être posé sur une des pattes de la bête abattue.


La chasse à la chevrotine


Pour l'instant interdite car il y a des risques de ricochets de loin et à découvert, mais c'est aussi un moyen efficace d'éliminer les sangliers, surtout aux abords des villes. c'est pourquoi la fédération de la Corrèze fait partie des 30 fédérations départementales ayant demandé la permission à l'État de la pratiquer seulement sur certains postes et à certaines conditions. La fédération espère obtenir une réponse pour l'automne mais attention, pour l'instant elle est toujours interdite.


Les autres actions et projets de la fédération


En plus de la sécurité, le président à aussi à cœur de développer la convivialité et le partage de l'espace rural avec toutes et tous. Pour ce faire " la communication et une amélioration des comportements dans les deux sens sont nécessaires " dit-il. Une convention est en cours avec l'association de la Dordogne de Villages en Barrages et les fédérations de chasseurs du cantal et du Puy de Dôme ont rejoint la Corrèze dans la démarche. Le but est d'aider les chasseurs, les randonneurs et les cyclistes à mieux vivre ensemble dans leur environnement de loisirs. La fédération a aussi un projet avec Tulle Agglo.
Deux actions sont reconduites en 2025. Tout d'abord l'éducation à la nature et à la biodiversité menée avec de très nombreux partenariats au sein des écoles, ou à la maison de la chasse, à destination des enfants afin de leur faire découvrir leur environnement proche.
Les animations autour du très célèbre brame du cerf vont aussi être réorganisées sur la commune du Gros-Chastang. Les dates sont déjà connues. Alors rendez-vous les 20, 23, 25 et 27 septembre ainsi que le 1er octobre. La réservation est obligatoire auprès de la fédération.


De concert avec la Chambre d'agriculture


Une formation " piégeur " est financée par la Chambre d'agriculture et dispensée par la fédération des chasseurs de la Corrèze et l'association Trappeurs19. Elle est destinée aux agriculteurs afin de devenir des piégeurs de petits nuisibles sur leur propriété, comme dans les bâtiments d'élevage de poules. Ils peuvent aussi répondre à des demandes extérieures. Une fois devenus piégeurs agréés ils pourront acheter des pièges marqués à leur nom attestant de leur agrément. ils peuvent adhérer à l'association Trappeurs 19 pour bénéficier de suivis, de veille réglementaire et d'achat de pièges au meilleur prix. la cotisation est prise en charge par la Chambre d'agriculture la première année.
Une vingtaine d'agriculteurs ont déjà suivi cette formation. La prochaine va avoir lieu à l'automne et il reste quelques places. Vous pouvez prendre contact avec la chambre pour vous y inscrire.
Bonne saison de chasse à toutes et tous.

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