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FONCIER
La Safer AuRA veut renforcer son rôle

Les marchés fonciers ruraux évoluent partout en France y compris en Auvergne-Rhône-Alpes où la Safer régionale clôture son année 2021 sur un bilan d'activité en hausse de 8%.

Gilles Flandin, président de la Safer AuRA a souligné l'importance de renforcer le rôle de la structure face aux enjeux d'avenir des échanges fonciers.
Gilles Flandin, président de la Safer AuRA a souligné l'importance de renforcer le rôle de la structure face aux enjeux d'avenir des échanges fonciers.
© M. Comte

Les marchés fonciers ruraux sont en plein boom. Ils ont bondi de plus de 55% en 2021 à l'échelle nationale pour un volume d'affaires de près de 7,72 milliards d'euros (+22%). La région AuRa n'est pas en reste. Lors de son assemblée générale, la Safer AuRA a témoigné rencontrer un rebond de ses activités. Elle a ainsi suivi en 2021, plus de 1 700 dossiers, soit une hausse de 8% par rapport à 2020 pour un volume total de plus de 439 millions d'euros. "La crise sanitaire et les taux bas des emprunts sont à l'origine de cette dynamique qui se poursuit sur ces six premiers mois de 2022" souligne Gilles Flandin, le président qui craint toutefois, en raison de la guerre en Ukraine et de ses conséquences en cascade, voir poindre des difficultés d'accessions aux terres pour les agriculteurs.

La terre au cœur de nombreux enjeux

La Safer est un acteur incontournable de la gestion du foncier agricole depuis plus 50 ans. Chaque année elle oriente en moyenne plus de 5 000 ha sur le territoire de la région AuRA dont 1 200 ha dédiés à l'installation et la consolidation d'exploitations agricoles, le remaniement parcellaire et le développement local. Un rôle pivot loin d'être simple face aux évolutions sociétales. " Toutes les Safer ont des expériences similaires. Entre nous, nous sommes d'accord pour préserver le foncier agricole et sa fonction nourricière. Mais comment mettre tout ça en place... ?" Gilles Flandin prend l'exemple de la Safer Occitanie. Dans cette région, "la cabannisation", soit la construction de cabannes ou de petits habitats, sur de petites parcelles se multiplie "enlevant du pouvoir nourricier à la terre". La Safer locale se moblilise pour contrer le phénomène et récupérer des jachères. "C'est un petit exemple mais si le phénomène s'égraine dans d'autres régions, cela peut générer de nombreuses pertes foncières à l'échelle du territoire national."
Le rôle des Safer n'est pas sans limite puisque encadré par la loi. "La disponibilité foncière reste entre les mains des locataires et propriétaires" rappelle Muriel Gozal, directrice de la FNSafer. Mais dans toutes les questions où la terre est au centre des échanges, vient s'accumuler au juridique un droit conventionnel, pas toujours respectueux du premier. "La Safer se retrouve régulièrement au sein de groupes de pouvoirs, plus ou moins respectueux de la loi, car on rattache à la terre des relations entre personnes ou groupes sociaux" explique Adrien Baysse-Lainé. Le géographe et chercheur au CNRS témoigne au cours de ses recherches avoir rencontré des situations où les ventes de terres, dans certaines régions, dépendaient de l'emprise d'une minorité de personnes. Les échanges fonciers et surtout la disponibilité en terre pour les nouveaux arrivants sont de ce fait limités. À contrario, il affirme que dans les régions où "la Safer est plus présente" il y a davantage d'échanges.

Un nouveau PPAS 2022-2028

La terre n'a jamais été au centre d'autant d'enjeux. Source de vie, elle doit être préservée autant qu'elle doit permettre de nourrir et d'abriter les populations. La Safer AuRA s'adapte à ces attentes en mettant en place un nouveau PPAS, plan pluri-annuel stratégique, 2022-2028. À travers ce dernier, elle s'engage à renforcer son rôle d'acteur dans la préservation des ressources et de la transition écologique. Elle va ainsi améliorer sa présence au sein des territoires pour maintenir les sols productifs et diminuer les consommations masquées de foncier. La Safer AuRA promet également de renforcer son rôle d'expertise auprès des différents acteurs locaux (chambres d'agriculture, communautés de communes...).
Elle n'en oublie pas son rôle clé dans l'agriculture et le développement des territoires, en s'engageant dans la sécurisation de la production alimentaire et l'installation des jeunes.

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