Aller au contenu principal

La reconquête en marche

Sur fond de reconquête, les éleveurs d’Auvergne ont tenu jeudi à Saint-Flour leur assemblée générale en présence de Serge Preveraud, président de la FNO(1).

Une trentaine d’éleveurs ont échangé leurs points de vue sur la profession lors de l’assemblée générale.
Une trentaine d’éleveurs ont échangé leurs points de vue sur la profession lors de l’assemblée générale.
© L’UNION DU CANTAL

Malgré «des faiblesses» au niveau de la consommation, mais aussi de la production et des outils qui pèsent sur les prix (abattoirs), «l’international devrait tirer la production française, synonyme de viande de qualité, et c’est un atout». D’où des pistes à l’export «où il y a le marché et les prix, à l’exemple des pays du Golfe», estime le président de la Fédération nationale ovine (FNO), pour qui il y a, là aussi, «probablement pour les éleveurs, une grande aventure à vivre, à l’instar de celle des vins du Languedoc qui, en misant sur la qualité, ont trouvé de nouveaux marchés. Ces mêmes perspectives peuvent s’envisager pour l’élevage ovin où nous avons obtenu un rééquilibrage des aides Pac». C’est la tonalité qui a présidé à l’assemblée générale des éleveurs ovins d’Auvergne avec une reconquête ovine qui tient une grande place dans la démarche.

 

Après Reconquête ovine, Inn’Ovin

Au printemps dernier, des évaluations du programme «Reconquête ovine» ont permis de dégager «des points positifs», de par la création d’outils techniques, d’un site Internet et d’opérations fédératrices, à l’image des Ovinpiades. La filière ovine (lait et viande) vient en outre avec ses partenaires de lancer un nouveau programme d’actions techniques et de promotion : Inn’Ovin. Ses enjeux  : produire plus d’agneaux et de lait pour satisfaire la demande, avec à la clé, de la création d’emploi, mais aussi la volonté d’accroître le revenu des éleveurs, améliorer leurs conditions de travail et donc, l’attractivité du métier. À terme, l’avenir pour le président Preveraud reste en effet de «faire plus d’agneaux et moins de travail. Nous sommes en train de relever la tête mais, si l’on veut attirer de nouveaux producteurs, il faut rendre attrayante cette production qui a connu un vrai déficit d’image». Et il affirme ses raisons d’y croire : «Outre le rééquilibrage des aides, avec

l’identification électronique, nous sommes entrés dans la modernité et c’est ce qu’il fallait pour donner aux jeunes générations les outils de modernisation leur permettant de vivre de la même façon que les autres éleveurs.» C’est même le moment de relancer la filière ovine : «Nous avons une nouvelle Pac, des prix et Inn’Ovin nous aidera beaucoup, mais il faut encore franchir des seuils pour que les jeunes générations s’installent.»

(1) En présence aussi des présidents des éleveurs des quatre départements et du président de la Fédération régionale, Claude Font.

Le loup : il y aura un «après»

 

Vingt-neuf départements touchés en 2014 contre 19 en 2013, soit des dégâts pour quelque 1 000 éleveurs. Près de 10 000 victimes en 2014 pour plus de 2 500 attaques. Quinze loups prélevés sur 24 autorisés : «C’est la preuve que l’on ne tire pas assez bien», aura plaisanté un des éleveurs présents. Voici, plus sérieusement, les ravages du loup en chiffres. Alors, pour Serge Preveraud, «il faut passer à l’action, aller plus loin ! Ce qui passe par une action syndicale. Nous devons poursuivre les négociations avec l’Espagne et les autres pays d’Europe afin de changer au niveau européen le statut du loup dans la convention de Berne. Nous avons déjà obtenu l’opposition ferme de la France quant à l’extension de cette même convention aux hybrides du loup que demandent les écologistes. Il faut aussi faire comprendre à nos élus que le loup nous coûte dans les 15 milliards d’euros. C’est 500 instits que l’on pourrait payer avec cet argent !», martèle-t-il. Mais pour lui, «ce combat sera comme le mur de Berlin. In fine, cela aura mis du temps, mais nous y arriverons». Et de rappeler la grande manifestation des éleveurs à Paris, suivie de «l’engagement des ministres de l’Agriculture, de l’Intérieur afin d’harmoniser l’application du Plan loup et améliorer son efficacité».

Et de citer aussi le déplacement de Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie, dans une zone touchée par le loup, sa rencontre avec différents éleveurs, mais aussi l’appui que les éleveurs ovins ont eu en la personne d’une représentante de la préfectorale, «celle d’une préfète qui a pris la défense des paysans. Ce n’est pas si fréquent… Alors, le loup, si malin soit-il, s’il y a à la fois la volonté politique et l’application des mesures, cela fera, qu’un matin, ce dossier changera»…

Les plus lus

Une femme et un homme marchent
Du Liban au Cézallier, une jeune couple s'installe dans le Cantal

Dans le petit village de Chanterelles dans le nord Cantal, un couple de Libanais vit dans l’attente de terminer ses études,…

Dorine Pouderoux
Dorine Pouderoux dans le rôle d'Esmeralda dans le "Bossu de Notre-Dame"

La jeune Murataise Dorine Pouderoux interprète Esmeralda dans “Le bossu de Notre-Dame” actuellement au théâtre de la…

David Chauve sur une estrade lors d'une manifestation agricole organisée sur la Place de Jaude à Clermont-Ferrand.
Pourquoi les agriculteurs manifestent-ils à nouveau ?

David Chauve, secrétaire général de la FRSEA Auvergne Rhône-Alpes, explique qu'entre mesures conjoncturelles et structurelles…

Groupe de jeunes gens en visite à Rungis, revêtus de blouse de protection
Devenir agriculteur : bien plus qu’une question de production...

Dix futurs installés ont suivi la formation Devenir chef d'exploitation agricole des Jeunes agriculteurs du Cantal : dix jours…

Tournée d'IA le dimanche : un accord trouvé entre la direction d'Altitude et les inséminateurs

Les tournées d'insémination pourraient reprendre le dimanche à compter du 24 novembre prochain, annonce la direction du groupe…

Revalorisation des pensions, retraite minimum à 85% du SMIC, équité des droits...Les retraités agricoles ne baissent pas les armes

Depuis l'annonce du gel de six mois de la revalorisation des retraites, les responsables de la section régionale des anciens…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière