La profession ne veut laisser personne sur le bord du chemin
Les dernières cellules départementales d’urgence n’ont toujours pas conduit à un terrain d’entente pour attribuer les aides destinées au fonds d’allégement des charges. La profession martèle une insuffisance caractérisée de l’enveloppe.
Stéphane Le Foll a dit qu’il ne fallait « laisser personne sur le bord du chemin ». La profession a exaucé son souhait ! Lors de la cellule départementale d’urgence réunie le 26 août dernier afin de définir les critères d’attribution des aides débloquées dans le cadre du plan d’urgence national, les représentants syndicaux FDSEA et JA ainsi que de la Chambre d’Agriculture, ont affirmé leur volonté d’aider le plus grand nombre. Même son de cloche lors de la nouvelle cellule réunie le 31 août.
Il a été acté l’ajout à la liste des destinataires prioritaires du dispositif les éleveurs ovins et caprins, qui viennent compléter la liste des éleveurs laitiers, bovins et porcins.
Les critères d’attribution initiaux auxquels il faut satisfaire pour bénéficier de la mesure du Fonds d’allégement des charges (FAC) sont les suivants :
- Un taux de spécialisation de 50 % ;
- Un taux d’endettement d’au moins 35 % ;
- Une baisse de l’EBE de 12 %.
Pour la FDSEA et JA, le critère de baisse de 12 % de l’EBE ne peut être apprécié que sur la base des derniers exercices comptables. Il exclurait donc beaucoup d’éleveurs car la forte dégradation des trésoreries s’apprécie sur les derniers mois 2015, accentuée par l’effet sécheresse et non entre les exercices 2013 et 2014.
L’administration ayant entendu ce message, elle a proposé que soit ajouté un critère supplémentaire qui serait les dettes fournisseurs ou autrement appelées dettes court terme. L’ajout d’un critère supplémentaire permet également la substitution de ce critère à un de ceux nationaux cités précédemment à l’exclusion du taux de spécialisation qui reste un critère obligatoire.
Sur la base des premières simulations réalisées avec ce schéma, seul ¼ des éleveurs entrerait dans le dispositif. Insuffisant pour la profession qui dénonce encore une fois la faiblesse de l’enveloppe. « Tous les agriculteurs doivent être aidés » soulignent Pascal Lerousseau et Christian Arvis, respectivement président et secrétaire général de la FDSEA 23. Malgré tous les efforts et la bonne volonté du Préfet pour rassembler profession et administration, il n’y a pas eu de compromis. Les syndicats et la chambre d’Agriculture exigent un soutien politique ferme pour abonder l’enveloppe. Aujourd’hui à 1,2 million d’euros pour la Creuse, la profession estime qu’à moins de 2,5 millions d’euros, il n’est pas possible de répondre aux besoins.
Côté État, le Préfet affirme que seule la consommation actuelle de l’enveloppe permettra l’ouverture à une enveloppe supplémentaire comme annoncé par Bernard Cazeneuve lors de sa venue en Creuse le 21 août dernier (cf. notre édition du 28 août).
La réunion s’est donc soldée sur un accord de revoyure afin d’affiner le schéma le plus rapidement possible.