FDSEA
La profession doit réfléchir, pour préparer la PAC d’après 2013
Thierry Boulleau, l'invité de la FDSEA à l'occasion de son conseil fédéral, est intervenu sur la PAC de l’après 2013 et a dégagé les principaux axes de travail de la profession.

La FDSEA avait convié Thierry Boulleau de la Copamac-Sidam dont l’intervention portait sur l’adaptation des exploitations du Massif-Central aux profonds changements politiques et économiques actuels et à venir.
Début 2007, bien avant le bilan de santé de PAC conclu en 2008 sous présidence française, les responsables agricoles du Massif-central ont lancé une réflexion sur l’avenir de notre politique agricole. Leurs positions et propositions ont été rassemblées au sein du livre blanc de l’agriculture du Massif-Central.
Thierry Boulleau a listé les 4 axes d’avenir qui, à l’époque, avait été dégagés : «Le 1er axe vise à sécuriser la production et l’approvisionnement des consommateurs ; la profession a par ailleurs demandé que la politique agricole s’oriente vers une préférence communautaire.
Le 2e axe concerne la sécurisation du revenu des agriculteurs par la régulation des marchés. La profession réclamait des outils capables de garantir des marges aux agriculteurs qui,
désormais, devront travailler dans des marchés volatiles (Prix et charges volatiles).
Le 3e axe a mis en évidence la mise à l’écart de certains secteurs depuis 1992 (ovins, éleveurs herbagers…) et par l’intermédiaire du livre blanc, la profession a demandé l’abandon des références historiques de soutien vers des aides plus ciblées.
Enfin le 4e axe préconisait une politique ambitieuse de recherche et de développement de l’agriculture.»
Après le livre blanc…
Or, le bilan de santé a principalement apporté des réponses dans le 3e axe avec le rééquilibrage des soutiens entre productions décidé par le gouvernement. Bon nombre de demandes de la profession n’ont donc pas été obtenues.
Dans son intervention, Thierry Boulleau a encouragé les agriculteurs à réflechir dès à présent à la PAC après 2013 et à définir leur prorité d’action.
«Un travail est à conduire pour consolider les acquis du bilan de santé. Il faut argumenter pour que les soutiens spécifiques mis en place (aide aux productions fragiles, aux hectares de prairies, revalorisation ICHN…) soient maintenues après 2013. Il faut aussi travailler sur la reconnaissance des handicaps naturels en zone de montagne.
Il faut par ailleurs travailler sur la préférence communautaire, la mise en place de stocks de sécurité et sur l’organisation des producteurs. Il est également nécessaire de réfléchir à la mise en place d’un mécanisme de gestion des risques (en cas de déficit de paiement, DPI-Déduction pour investissement.-DPA-Déduction pour aléas…).
Quant à la régulation des marchés, tout ce qui a été transformé en DPU n’est désormais plus disponible pour assurer cette régulation. Les agriculteurs européens n’y semblent de surcroît pas trop favorables.
Monter un projet cohérent
La profession agricole du Massif-Central se pose la question suivante : «quelle alimentation et quel tissu agricole voulons-nous en Europe ?» pour mettre sur pied un projet cohérent.
L’éventuelle conclusion d’un accord à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) aura également un fort impact sur l’avenir de la PAC.
Le président de la Chambre d’Agriculture, Gilbert Bros a complété l’intervention de Thierry Boulleau en évoquant les perspectives qui se dessinent au niveau européen : «Dans le cadre d’un budget de l’Europe identique à celui d’aujourd’hui, si l’on souhaite développer de nouvelles politiques, il est fort probable que l’on ponctionne sur le budget le plus important : celui de l’agriculture. Dès à présent, il faut donc travailler sur des dossiers stratégiques tels que l’OMC, les coûts de production (compris entre 200 euros et 460 euros/tonne en lait pour la Haute-Loire), l’organisation des marchés et les systèmes d’assurance.
Gilbert Bros a signalé une évolution récente dans les relations entre l’Allemagne et la France : «L’Allemagne devient aussi libérale que les Anglais, ce qui signifie que le point de vue de la France sera de moins en moins pris en compte à Bruxelles ! Au bilan, il ne faut donc pas s’attendre à des miracles mais pas non plus à des catastrophes. Et notre agriculture a son rôle à jouer».