Filières
La pomme de terre de Craponne est toujours aussi convoitée
A Craponne-sur-Arzon, les associés du Gaec du Champ fleuri font le point sur une campagne 2020 plutôt favorable malgré la crise sanitaire. Une campagne qui pourrait se terminer assez vite vu la forte demande actuelle en pomme de terre.
A Craponne-sur-Arzon, les associés du Gaec du Champ fleuri font le point sur une campagne 2020 plutôt favorable malgré la crise sanitaire. Une campagne qui pourrait se terminer assez vite vu la forte demande actuelle en pomme de terre.
Au Gaec du Champ fleuri à Courbevaisse, commune de Craponne, les générations se succèdent et la pomme de terre demeure...
La famille Ramousse, Emmanuel, sa mère Monique et son fils Bastien, produisent du lait, des veaux des Monts du Velay-Forez et 4 hectares de pommes de terre pour la semence et la consommation.
En cette année particulière marquée par la crise sanitaire liée à la Covid-19 et une météo capricieuse (forte pluie du 12 juin et temps très sec estival), l’atelier pomme de terre du Gaec s’en sort plutôt bien. «2020 n’est pas une année exceptionnelle mais elle n’est pas catastrophique non plus. Les plantations ont eu lieu autour du 15 avril car la méto le permettait (terre chaude). Les chaleurs qui sont arrivées juste après ont permis aux pommes de terre de sortir de terre en 3 semaines. Ce qui est assez rare chez nous, puisque d’habitude elles sortent en 6 semaines...» explique Emmanuel.
Les pommes de terre auraient pu être gênées par les fortes pluies du 12 juin, mais «cela n’a pas été le cas car elles étaient déjà hautes en végétation. Et je dirai même que les 100 litres d’eau que nous avons reçus ont été utiles» indique le producteur. Le Gaec a défané les pommes de terre de semences fin juin et les consommations avant le 15 août. Notons que le temps sec estival a nécessité une irrigation des parcelles.
Sur le plan sanitaire, la campagne 2020 s’est également bien déroulée avec une absence de mildiou et peu de doryphores (un ravageur heureusement peu présent à Courbevaisse).
Les pommes de terre ont été récoltées fin août-début septembre.
L’atelier pommes de terre du Gaec n’a pas été affecté par la crise sanitaire de la Covid-19, ça serait même plutôt le contraire ! «Juste avant le confinement, les consommateurs sont venus chercher leurs pommes de terre à la ferme pour faire leurs réserves. Au lieu de 50 kg, ils sont partis avec 200 - 300 kg ! Ce qui nous a permis d’écouler rapidement notre stock de 2019». La campagne 2019 s’est donc terminée rapidement et Emmanuel s’attend au même sort pour la campagne 2020, d’autant que sur le plan régional la production a été pénalisée par le temps sec.
Même si la pomme de terre est un produit très demandé localement, la famille Ramousse n’a pas profité de la situation pour augmenter ses prix ; elles sont toujours proposées à 15€ les 25 kg sauf la Charlotte qui est à 17 € les 25 kg.
Hausse des ventes à la ferme
Depuis le début de l’automne, Emmanuel Ramousse constate une hausse régulière des ventes à la ferme ; certainement une conséquence de la Covid-19... «Les gens ont eu peur que les foires à la pomme de terre soient annulées et même que l’on soit reconfiné. Faire ses achats à la ferme, c’est aussi un bon moyen de limiter les contacts» explique Emmanuel. Il observe aussi un véritable engouement des consommateurs pour les produits de la ferme : «Avec les pommes de terre, on nous réclame souvent des oeufs, des fromages et des lentilles...». Et c’est pour répondre à cette demande que le Gaec a semé 1 ha de lentille verte cette année...
Même si la pomme de terre est une production gourmande en main d’œuvre et en matériel, elle permet de compléter le revenu de l’exploitation. Les pommes de terre représentent 8 % du chiffres d’affaires du Gaec. Toutefois, si une grosse crise laitière survenait, Emmanuel reconnait que les pommes de terre ne suffiraient pas à elles seules à les sauver.
L’engouement pour la pomme de terre et en particulier pour celle du plateau de Craponne est une réalité. Les producteurs espèrent à présent que les marchés de producteurs de Craponne sur Arzon le 25 octobre et celui de Thueyts en Ardèche le 11 novembre seront maintenus.