AGRONOMIE
La plateforme d'essai d'ACM tient ses promesses
Les agriculteurs des environs de Celles-sur-Durolle se sont donnés rendez-vous sur la plateforme d'essai et de démonstration de l'Association des Céréales de Montagnes pour un point d'étape de la campagne.
Les agriculteurs des environs de Celles-sur-Durolle se sont donnés rendez-vous sur la plateforme d'essai et de démonstration de l'Association des Céréales de Montagnes pour un point d'étape de la campagne.
Le soleil a fait son apparition depuis une quinzaine de jours nous faisant presque oublier que nous ne sommes pourtant qu'en février. A la Pradelle, au-dessus de Celles-sur-Durolle, sur la plateforme d'essais de l'Association des Céréales de Montagne (ACM), le vent du nord rappelle l'hiver à notre bon souvenir. " Il n'est pas chaud mais en 15 jours, il a tout séché " s'exclame Fabien Cotte, l'éleveur qui exploite la parcelle. Le 26 février dernier, les agriculteurs du territoire ont été invités à partager les premières observations des conseillers agronomiques. La sécheresse du terrain est la première d'entre elles affirmant ainsi l'importance d'établir des références techniques locales pour maintenir la culture des céréales en zone de montagne.
Des céréales en montagne pour l'autonomie
Bien qu'en zone de montagne l'herbe reste la première culture, les céréales ont tout de même leur rôle à jouer au sein des exploitations. Blé, orge, triticale ou encore seigle, chacune a son lot d'intérêt pour l'autonomie alimentaire et de paille des fermes, sans oublier leur importance dans les rotations avec le maïs ou encore les prairies. Les besoins techniques sont importants notamment dans ces territoires où le changement climatique, renforcé par des conditions pédologiques particulières, ne facilitent pas le travail des agriculteurs. Cette année, une plateforme d'essais et de démonstration a donc été installée à Celles-sur-Durolle (près de 800 mètres d'altitude) où ont été semées différentes variétés d'orge d'hiver, de blé, de triticale et de seigle.
Rappels techniques
" Le manque d'eau de ces derniers jours pose déjà un problème pour leur reprise végétale. L'orge, plus précoce, manque d'azote mais en l'absence de pluie il est difficile de savoir quand épandre son engrais. N'oubliez pas, pour optimiser son efficacité, il faut 15 mm de pluie dans les 15 jours après l'épandage" souligne Yoann Ginestière, conseiller agronome à la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme. Ce premier point d'étape sur la plateforme est l'occasion pour les agriculteurs de bénéficier de petits rappels agronomiques notamment sur la fertilisation. Sur le sol granitique, "l'acidité pénalise le développement des céréales" et "les carences en phosphore sont fréquentes". Heureusement, "les fientes de volailles et les lisiers de porcs couvrent les besoins en phosphore et potassium". La reconnaissance des adventices s'invite également dans cette visite. "Quand les feuilles brillent bien à la lumière du soleil, vous ne pouvez pas vous tromper, c'est bien du ray-grass" explique Mathias Déroulède, technicien à l'ACM. Encore petites, c'est l'occasion de passer la herse étrille. "Peu connu en montagne", cet outil est également testé à l'occasion de cette matinée d'échanges. "Il permet de limiter les adventices dans les céréales. Son passage s'anticipe puisqu'il faut semer les céréales en conséquence avec une densité plus importante de 5 à 10% et plus profond également" développe Sabrina Bourrel, conseillère agronomique biologique à la Chambre d'agriculture. Trois autres rencontres sont déjà programmées sur cette plateforme d'essai afin de suivre l'évolution des cultures (30 avril, 15 juin et 10 septembre).