La plaquette bois, une alternative pour le paillage
Utiliser des plaquettes bois pour la litière des animaux l'hiver est une technique qui fonctionne. Cela permet de gagner en autonomie en évitant d'acheter de la paille.
Les bois sont récoltés en nettoyant des parcours ou en réalisant une éclaircie forestière. Cette éclaircie permet d'améliorer la qualité du peuplement en favorisant la croissance des plus beaux arbres. Il existe deux façons de procéder : la première consiste à couper les arbres simplement au pied pendant l'hiver. On les empile sur un site facilement accessible par tout temps aux tracteurs. À la fin du printemps ils seront broyés par une entreprise spécialisée et ramenés à la ferme, un peu comme pour un chantier d'ensilage. La seconde façon de procéder consiste à abattre et ébrancher les arbres et les transporter en face du lieu de stockage. L'entreprise broie les troncs et les grosses branches et les plaquettes sont projetées directement sur le lieu de stockage.
Un stockage aéré
Les plaquettes peuvent être stockées dans la stabulation, sous un hangar bien aéré ou dehors sous une bâche hémiperméable (imperméable à l'eau mais pas à l'air). Le séchage permet de rendre le bois plus absorbant, donc la litière est de meilleure qualité. Il se fait en tas, pendant au moins trois mois. C'est la chaleur due à la fermentation (environ 80 °C ) qui permet un séchage rapide. Pour bien fonctionner, le bois doit être déchiqueté vert, peu après avoir été récolté, et doit être mis en tas rapidement. C'est l'humidité du bois qui va déclencher la fermentation. Ainsi, paradoxalement, utiliser du bois sec n'est pas satisfaisant pour un bon séchage de la plaquette. Il n'y a aucun risque d'auto-inflammation.
Sur dix mètres carrés, on stocke environ 7,5 tonnes de plaquettes (dans un tas en forme de cône). Lors de l'épandage sur l'aire de couchage des animaux, la manutention peut se faire avec un godet classique, certaines pailleuses ou avec un épandeur à fumier à axe horizontal. La première couche de plaquette est mise en place dans le bâtiment juste avant l'arrivée des animaux, c'est le paillasson. Il faut obtenir une couche d'une dizaine de centimètres que les animaux nivelleront en se déplaçant. La durée de vie de ce paillasson est d'environ deux à trois semaines. Si la litière paraît très rapidement sale, c'est la couleur de la plaquette qui change, mais les animaux restent encore propres et c'est l'essentiel. Ensuite, et durant la période de stabulation des animaux, on ne met que de la paille, ou on utilise la technique du millefeuille (alternance de paille et de plaquette bois). Si on pratique la litière 100 % plaquettes bois, il est nécessaire de procéder régulièrement au mélange de la litière avec un griffon. On peut également curer avant de repartir avec de nouvelles plaquettes. La gestion du fumier avec plaquettes bois se conduit comme la gestion des fumiers pailleux, c'est un engrais de ferme. La seule préconisation est de composter ce fumier avant épandage sur parcelles agricoles.
*Une présentation vidéo du sujet et un contenu technique sont disponibles sur le site de la chambre d'agriculture.
Les avantages de la plaquette bois
Une tonne de plaquette bois a, à peu près, les mêmes capacités d'absorption qu'une tonne de paille. Cela représente quatre mètres cubes apparents. Pour des plaquettes livrées sur site, il faut compter autour de cent euros la tonne. Des billons en quatre mètres, livrés par camion remorque, coûtent autour de 50 euros la tonne, plus ou moins selon la distance de transport. Le broyage fait intervenir un prestataire de services. Il coûte entre 25 et 50 euros par tonne. Pour augmenter la productivité, une mise en tas des bois avec les pieds bien alignés est un indispensable préalable. Il convient de privilégier les troncs les plus longs possible, sans branches formant des fourches. Dans tous les cas, l'abondance de branches rend plus long le débardage et le broyage, et cela, sans augmenter significativement la production. La plaquette est en fait la même que celle utilisée dans les chaudières. L'exigence, en termes de qualité, est plus faible en élevage (régularité du calibre, queue de déchiquetage, etc.).