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La peste porcine africaine aux portes de la France

Communication de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations

Foyers domestiques (en rouge) et cas sauvages (en bleu) de PPA confirmés en Europe du 01/01/2018 au 17/09/2018 (source ADNS au 18/09/2018)
Foyers domestiques (en rouge) et cas sauvages (en bleu) de PPA confirmés en Europe du 01/01/2018 au 17/09/2018 (source ADNS au 18/09/2018)
© www.plateforme-esa.fr

La peste porcine africaine (PPA) est une maladie virale très contagieuse, strictement animale qui affecte les suidés (porcs et sangliers). L’homme n’est absolument pas sensible à cette maladie.
La survenue dans un élevage français d’un foyer de PPA aurait de graves conséquences tant sanitaires qu’économiques car outre les mortalités de porcs et de sangliers générées, elle entraînerait la perte du statut indemne de peste porcine africaine de la France ce qui provoquerait de facto la perte des marchés à l’exportation pour la filière porcine.
La France est officiellement indemne de PPA depuis 1974. La maladie a fait de brèves incursions dans les élevages en France et en Belgique dans les années 1960/1970 mais a été rapidement circonscrite ; elle est présente en Sardaigne depuis plus de 30 ans. Les tiques Ornithodoros ont joué un rôle important dans la transmission de la PPA dans la péninsule ibérique. La particularité de l’épizootie actuelle, qui a débuté en Géorgie en 2007 et a atteint l’est de l’union Européenne en 2014, est une diffusion dans la faune sauvage en tache d’huile ou au gré de la commercialisation et du transport de denrées alimentaires contaminées. Les activités humaines représentent un vecteur de diffusion du virus de proche en proche ou sur de longues distances. Aucun vaccin ni traitement n’existe pour lutter contre cette maladie.

La peste porcine africaine en Belgique – Un danger sanitaire à prendre très au sérieux
La peste porcine africaine (PPA) a été confirmée par le laboratoire national de référence belge Sciensano sur deux sangliers. La suspicion a été portée le dimanche 9 septembre sur trois sangliers trouvés morts en état de décomposition avancée. Un autre sanglier (jeune animal, affaibli et hagard) a fait l’objet d’un tir sanitaire lundi 10 septembre dans la même zone. Les quatre animaux ont fait l’objet d’analyses pour recherche de la PPA.
Ces quatre animaux ont été trouvés en forêt sur la commune d’Etalle, à proximité des frontières française et luxembourgeoise.
Les autorités belges ont défini les zones de lutte et de surveillance, en accord avec les recommandations européennes.
En France, des mesures particulières ont été mises en place dans les départements des Ardennes, de la Meuse, de la Moselle et de la Meurthe et Moselle où deux zones d’observation ont été mises en place : une zone d’observation renforcée le long de la frontière avec :
- Suspension de la chasse au grand gibier et déclaration à la direction en charge de la protection des populations de tout cadavre de sanglier sauvage,
- Contrôle renforcé des élevages de porcs et de sangliers, des parcs et enclos de chasse et déclaration de toute mortalité suspecte,
- Renforcement des mesures de biosécurité en élevage de porcs et de sangliers,
et une zone d’observation sur le reste des départements.
La très grande résistance du virus de la PPA est facteur de dissémination. Il persiste :
- Plusieurs dizaines de jours dans des produits de charcuterie, les viandes salées, séchées ou saumurées. Ainsi de nombreux produits de charcuterie tels que jambon sec, saucisson, lard peuvent transmettre le virus s’ils sont consommés par un suidé.
- Plusieurs centaines de jours à plusieurs années dans les viandes réfrigérées et congelées.
- Plusieurs semaines dans du sang putréfié,
- 100 jours dans le lisier.
Il est très résistant à basse température et stable pour les PH compris entre 3,9 et 11,5.
Il est détruit par un traitement thermique : 56 °C/70 min - 60 °C/20 min.
Ces caractéristiques sont a prendre en compte pour les mesures de prévention et de lutte contre la maladie.

Prévention et surveillance
À ce jour l’action creusoise doit porter sur la prévention et la surveillance.
Il faut prévenir l’arrivée du virus en maîtrisant les facteurs de risque identifiés :
- Introduction d’animaux infectés ou dont le statut sanitaire est inconnu,
- Introduction de produits alimentaires contaminés,
- Ingestion par les porcs ou les sangliers de déchets ou de produits alimentaires à base de porcs ou de sangliers contaminés par la PPA,
- Contact direct des porcs avec des sangliers ou des porcs infectés,
- Transmission du virus aux porcs par l’intermédiaire de vêtements, véhicules, matériel, animaux sauvages ou domestiques (chiens de chasse…) jouant le rôle de vecteurs passifs,
- Paille, céréales récoltées dans des zones où la PPA est présente sur la faune sauvage.
Les mesures de biosécurité en élevage de porcs et de sangliers sont à appliquer immédiatement. Elles sont une barrière très efficace à toute introduction de maladies dans l’élevage.
Il convient donc de respecter les principes suivants :
- Interdire l’entrée de l’exploitation à toute personne ou véhicule extérieurs à l’élevage sauf autorisation de l’éleveur et dans le respect des mesures d’hygiène. Les personnes ayant été en contact direct ou indirect avec des sangliers ou avec des suidés dans des zones atteintes de PPA ne peuvent pénétrer sur un site d’élevage porcin qu’après un délai minimum de 48 heures. Si l’éleveur est également chasseur, il convient de séparer très strictement le matériel et les vêtements utilisés pour la chasse de ceux utilisés pour l’élevage.
- Disposer d’un sas sanitaire à l’entrée des bâtiments d’élevage permettant un changement complet de tenue et un lavage des mains. L’éleveur doit mettre à disposition des visiteurs une tenue et des bottes propres.
- Interdiction stricte de donner des déchets de cuisine aux porcs et aux sangliers (y compris en parc ou en enclos de chasse),
- Le matériel destiné à l’élevage (y compris la semence) doit être livré à l’extérieur du lieu où sont hébergés les animaux,
- Tout matériel utilisé en commun à plusieurs sites d’élevage doit être nettoyé et désinfecté avant chaque changement d’exploitation,
- Tout contact entre porcs, sangliers d’élevage et sangliers sauvages doit être empêché : double clôture, clôture étanche,
- Les bacs d’équarrissage sont à placer à l’extrémité de l’exploitation, à proximité de la route,
- Des mesures de dératisation doivent être mises en place en continu sur l’exploitation et vérifiées,
- Un vide sanitaire avec nettoyage et désinfection des installations doit être mis en place entre deux bandes,
- Les litières, pailles, stocks d’aliments sont entreposés à l’abri des sangliers sauvages et de la zone de stockage des cadavres,
- Le quai et l’aire de rassemblement des animaux avant embarquement doivent être nettoyés et désinfectés après chaque départ d’animaux.
Enfin, en cas de mortalité anormale l’éleveur doit appeler son vétérinaire sanitaire.

En Creuse
La surveillance passive – via le signalement de sangliers morts – reste le moyen le plus efficace de détecter les nouveaux cas de peste porcine africaine à un stade précoce dans les zones auparavant épargnées par la maladie. Le réseau SAGIR de la Fédération des Chasseurs recense les signalements, collecte les cadavres qui sont transférés pour analyse au laboratoire départemental d’analyse d’Ajain.
Les chasseurs, lors de l’examen initial de tout sanglier abattu par action de chasse, vérifient la présence de lésions évocatrices de PPA : lésions hémoragiques à l’ouverture de la carcasse, rate hypertrophiée, pétéchies sur les organes.
Les chasseurs sont également les sentinelles face aux sangliers présentant des signes cliniques évocateurs : amaigrissement, apathie, animaux affaiblis proches de source d’eau…
Un plan d’action se met en place sur le département avec tous les acteurs concernés : éleveurs, transporteurs, vétérinaires, chasseurs et leurs représentants, laboratoire, administrations compétentes.

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