La Pac au milieu de beaucoup d’autres questions à résoudre
Alors que les dirigeants européens pourraient conclure un accord sur le cadre financier pluriannuel 2021-2027 de l’UE lors de leur rencontre au sommet les 17 et 18 juillet, le secteur agricole plaide à la fois pour que des fonds supplémentaires soient prévus pour accompagner la transition verte et pour que les agriculteurs profitent dès 2021 du plan de relance.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, devait présenter le 9 ou le 10 juillet sa proposition sur le nouveau cadre de négociation en vue de faciliter un compromis sur le Plan de relance pour l’Europe et le cadre financier pluriannuel (CFP) 2021-2027 de l’UE lors du sommet européen extraordinaire des 17 et 18 juillet. Dans un avis - non contraignant - sur ce CFP, adopté à une large majorité le 8 juillet (par 37 voix contre 8 et 3 abstentions), la commission de l’Agriculture du Parlement européen prévient que les mesures supplémentaires dans le cadre des objectifs agricoles du Green Deal ne doivent pas être financées au détriment du budget agricole de l’UE.
La commission parlementaire se félicite du cadre financier pluriannuel révisé et des propositions sur le plan de relance de l’UE, qui constituent « un pas vers la position du Parlement visant à maintenir le financement de la politique agricole de l’UE à son niveau actuel ». La Commission européenne a en effet proposé un fonds de relance de 750 milliards d’euros et un CFP de 1 100 milliards d’euros dont quelque 24 milliards d’euros supplémentaires pour le budget agricole par rapport à la proposition de 2018. Mais les députés insistent sur le fait que toute mesure supplémentaire relative à la transition verte, y compris la réalisation des objectifs des stratégies « de la ferme à la table » et « biodiversité », doit être financée avec de l’argent frais : « On ne peut pas demander aux agriculteurs de faire plus avec moins d’argent ». Les efforts déployés par les agriculteurs européens pour produire des denrées alimentaires de manière plus durable ne doivent pas être compromis par l’importation de produits en provenance de pays tiers qui ne respectent pas les normes de l’UE en matière de sécurité alimentaire, de protection de l’environnement, de bien-être des animaux et les normes sociales, ajoutent-ils. Cet avis de la commission de l’Agriculture va maintenant être transmis aux commissions des Budgets et des Affaires économiques compétentes sur ce dossier, qui devraient voter une position lors de leur prochaine réunion conjointe (probablement en septembre).