La longue route des vins de la cave Saint-Verny
La cave Saint-Verny poursuit sa conquête des marchés internationaux où elle espère installer durablement l’un des rares vins cultivés sur les pentes d’un volcan.
Le millésime 2015 était «puissant» d’après Pierre Desprat, directeur de la cave Saint-Verny. Le 2016 joue quant à lui la carte de la «finesse» avec le palais. Les nouvelles cuvées ont été présentées récemment aux clients de la cave autour d’une élégante soirée.
Une image à construire
Depuis son arrivée à la tête de la coopérative il y a deux ans, le directeur engage plus que jamais le vignoble puydômois sur les chemins des grands crus.
L’objectif de la cave ne tient pas seulement dans l’augmentation de 50 ha du vignoble d’ici cinq ans. Si d’après Pierre Desprat, les Côtes d’Auvergne n’ont rien à envier gustativement, il reste encore à travailler leur image et l’exportation. Près de 30% des vins de la coopérative partent à l’export. Le Royaume-Uni, les États-Unis, le Japon, la Belgique et bien d’autres achètent les Côtes d’Auvergne et en redemandent. «Il faut sans cesse promouvoir nos vins dans ces pays sans quoi ils nous oublient». Le Canada est la dernière nation en date à adopter les vins auvergnats. Mais qu’est-ce qui différencie tant les Côtes d’Auvergne des autres crus ? «Les raisins de nos vins sont récoltés sur les pentes d’un volcan. Rare dans le monde sont les vignobles à pouvoir s’en vanter. Grâce à cette particularité, nous sommes plus originaux et avons donc moins de concurrents».
Professionnaliser le vignoble
L’originalité ne suffit cependant pas à créer l’enivrement autour des Côtes d’Auvergne. Le terroir puydômois est riche de son volcanisme, son archéologie ou encore de ses paysages.
Le vignoble est l’une des pièces de ce gigantesque puzzle qu’il est grand temps d’assembler selon Pierre Desprat. «Les gens qui empruntent l’A75 ignorent qu’ils traversent un vignoble. Comme d’autres ignorent que certaines vignes sont tout près de vestiges archéologiques. Je suis persuadé que le développement de nos vignes et de leur notoriété, ne se réalisera pas sans l’association de toutes les particularités de notre territoire».
Outre l’image des crus, la cave Saint-Verny poursuit également le développement de son accompagnement auprès des viticulteurs.
Davantage une diversification qu’une réelle production, la vigne a besoin de se professionnaliser. «Nous allons démarrer plusieurs études sur des parcelles test notamment sur les pétioles. Nous voulons offrir plus de professionnalisation et de visibilité à nos coopérateurs» explique Pierre Desprat.
La cave a décidément pris les chemins des grands crus : «la coopérative est une locomotive qui donne de l’ambition» a conclu le directeur.