« La fusion ouvre le champ des possibles »
Anne Palczewski, directrice de l’Aana qui réunit les 19 salariés de l’Aapra, de l’Irqua et du Crepal, nous parle de cette Agence de l’alimentation Nouvelle-Aquitaine qui a les moyens de ses ambitions.
Trois structures de promotion des filières agricoles, l’Aapra, l’Irqua et le Crepal, ont fusionné pour créer l’Agence de l’alimentation Nouvelle-Aquitaine (Aana). A-t-il été facile de réunir leurs missions ?
La fusion, bien préparée, donne l’impression qu’elle allait de soi. Or, ces structures qui ont donné naissance à l’Aana n’avaient pas les mêmes missions. Le Crepal, dans le Limousin, dépendait des chambres d’agriculture et travaillait à la promotion des Siqo (Signes officiels de qualité et d’origine) des filières viandes et pommes. L’Irqua, de Poitou-Charentes, était un institut de qualité accompagnant les filières de l’amont. L’Apraa, en Aquitaine, était l’interlocutrice des filières agricoles et agroalimentaires, amont et aval réunis, sur les manifestations nationales, à l’export. Les trois structures, réunies depuis le 1er janvier, vont bénéficier d’une riche complémentarité.
Y aura-t-il beaucoup de changement dans les missions que menaient ces structures ?
Nos actions en cours seront menées à terme. Nous avons déjà conduit des projets ensemble, comme la promotion de nos produits sur le Salon international de l’agriculture l’an dernier. Nous y retournons cette année sous la bannière commune, forte de nos 212 produits sous signes officiels de qualité. L’Aana a été placée sous le signe de l’alimentation de façon à élargir ses compétences. Toute cette année, nous irons à la rencontre d’acteurs des filières qui ne relèvent pas de l’agriculture mais qui ont un lien étroit avec l’alimentaire.
Vous pensez à quelles filières ?
À ces filières, nombreuses en Nouvelle-Aquitaine, qui s’agrègent autour de la gastronomie, des arts de la table. Nous allons travailler avec le laboratoire de la porcelaine de Limoges et poursuivrons avec les couteaux de Nontron, le linge basque, la charentaise qui a aussi à voir avec l’idée de confort et de bien vivre. Ce sont des productions identitaires, mettant en œuvre des savoir-faire à protéger, à promouvoir, un axe que nos nouvelles compétences, grâce notamment aux ingénieurs qualité de l’Irqua, nous permettent d’accompagner.
Les compétences de l’Aana s’élargissant, pourrez-vous répondre à toutes les attentes en matière de promotion ?
Notre expertise, notre méthodologie en la matière sont reconnues. Avec 19 salariés répartis dans les trois anciennes régions et dans des pôles de compétences, l’Aana a les moyens de mener à bien ses nouveaux projets. En fait, la fusion ouvre le champ des possibles. Elle va nous permettre par exemple d’œuvrer à la structuration de la restauration hors domicile et de l’approvisionnement des cantines en produits locaux. C’est aussi nouer d’autres partenariats pour accompagner les entreprises et les filières agricoles et de l’agroalimentaire sur des marchés en émergence.
Deux prochains rendez-vous ?
Le 25 janvier, l’Aana sera portée sur les fronts baptismaux par la Région et son président Alain Rousset. Je citerai aussi So food marketing, en avril prochain à Bordeaux, où une cinquantaine d’acheteurs du grand export rencontreront nos entreprises.