La forêt lozérienne en berne : « 2022 est la plus mauvaise année en terme de reprise forestière »
Le département santé des forêts vient de livrer ses conclusions quant à l'enquête de suivi des plantations de l'année écoulée. 2022 est la plus mauvaise année en terme de reprise des plantations forestières depuis 2007. Et la Lozère n'échappe pas à ce terrible constat.
En Lozère, certaines plantations, du fait de la sécheresse estivale, ont connu de très forts taux d'échec dépassant parfois les 70 %. Au niveau national, 38 % de plantations affichent un taux de reprise inférieur à 80 %, devant l'année 2020 (29 %). La sécheresse estivale et les fortes températures de l'année 2022 ont affecté l'ensemble du territoire, générant un stress hydrique exceptionnel.
En Lozère, un épisode de neige lourde au mois de mars 2022 a fortement impacté les massifs des crêtes du Mont-Lozère et de l'Aigoual. De nombreux arbres ont cassé en cîme, occasionnant chablis et volis. De plus, la sécheresse prononcée sur la quasi-totalité des mois de l'année et les vagues de chaleur importantes ont engendré la défoliation précoce des hêtres, le jaunissement des sapins, le rougissement du douglas et plus globalement, la fragilisation généralisée des peuplements. Enfin, les feux de forêt ont impacté plus de 463 hectares dans le département sur l'ensemble de la saison.
Ce constat, sévère, a été dressé par le département Santé des forêts, agissant sous l'égide du ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire. Créé en 1989, le Département de la santé des forêts est en charge de la surveillance sanitaire des forêts françaises de métropole. Pour assurer la protection et la qualité des forêts, le réseau de forestiers du DSF surveille les forêts, diagnostique les problèmes sylvosanitaires, aide et conseille les gestionnaires et les propriétaires. Il suit l'évolution et l'impact des ravageurs des forêts et identifie les éventuels problèmes émergents. Organisé en six pôles régionaux ou interrégionaux (Nord-Ouest, Nord-Est, Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes et Sud-Est), le département santé des forêts anime le réseau de forestiers de terrain. Ce réseau surveille près de 16 millions d'hectares de forêt, et diagnostique près de 300 problèmes sanitaires par an. Les observations du réseau en forêt ont montré que si plusieurs centaines de problèmes causent des dommages en forêt, quelques dizaines seulement sont à l'origine de l'essentiel des dommages. Et que les différentes espèces plantées résistent différemment aux problèmes rencontrés, qu'ils soient d'ordre climatique ou sanitaire. Selon les observateurs, « quatre grandes régions écologiques présentent les plus fortes mortalités abiotiques dans les plantations de l'année : Méditerranée, Alpes, Jura et Grand Est semi-continental ; le Grand-ouest cristallin, le Sud-Ouest océanique et les Pyrénées, les plus faibles »