La FNSEA et Didier Guillaume au diapason
Le congrès de la FNSEA, qui a eu lieu à Nancy du 26 au 28 mars, a mis en avant la proximité des positions affichées par Didier Guillaume depuis son arrivée rue de Varenne, avec celles du syndicalisme majoritaire.
À l’instar du Salon de l’agriculture 2019, le 73e congrès de la FNSEA de Nancy qui a eu lieu du 26 au 28 mars, s’est déroulé dans un esprit de détente des relations entre le syndicalisme majoritaire et le gouvernement. Grâce d’abord à un ministre de l’Agriculture qui s’est évertué, comme il le fait depuis cinq mois qu’il est installé rue de Varenne, à faire corps avec le monde agricole. Lors de son discours de clôture, il s’est, une nouvelle fois, posé en « bouclier contre l’agri-bashing », s’en est pris aux « bobos parisiens » à qui il a conseillé de « s’imprégner un peu plus du bon sens paysan » ; il a vanté une ruralité « qui a eu trop souvent le sentiment réel d’être abandonnée par Paris », une ruralité où l’on continue de « se dire bonjour » contrairement à un monde urbain qu’il a voulu faire tomber de son piédestal. Et en matière de baisse de l’usage des phytos, les agriculteurs « accompagnent la transition agroécologique à la bonne vitesse ». Autant de déclarations qui contrastent, sur le ton, avec le discours particulièrement incisif d’Emmanuel Macron à Rungis en 2017.
Un ministre qui « sait se faire aimer »
Ces propos ont été accueillis avec bienveillance par les congressistes de la FNSEA, dont la présidente Christiane Lambert a regretté que les précédents ministres de l’Agriculture n’aient pas eu les mêmes mots que Didier Guillaume. Bref, « il sait se faire aimer », a-t-elle souri à l’issue du discours du ministre. Et presque autant qu’avec le monde agricole, c’est avec le syndicalisme majoritaire que le ministre a semblé au diapason. Quand la présidente de la FNSEA a mis l’accent dans son discours sur l’« agri-acting », la mise en avant des démarches positives de l’agriculture, le ministre a étayé ses propos quelques minutes plus tard en vantant les vertus d’une communication positive. Comme la FNSEA, le ministre souhaite baisser les charges des agriculteurs - il a d’ailleurs laissé entendre que le dispositif de remplacement du TODE (employés saisonniers) serait prolongé à l’issue des deux ans prévus : « À mon avis, ça restera plus longtemps ».
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1504, du 4 avril 2019, en page 10.