La FDSEA, les JA et la Chambre d’Agriculture montent au créneau
Depuis des semaines, les campagnes « chauffent » dans tous les sens du terme, tant sur le terrain que dans les organisations syndicales agricoles ou les conséquences de la sécheresse deviennent de plus en plus difficiles à supporter, principalement pour l’affouragement des animaux.
Depuis la dernière réunion de bureau de la FDSEA qui s’est tenue vendredi 7 septembre en soirée, les responsables professionnels supportent de plus en plus difficilement l’attitude nonchalante de l’administration sur ce dossier sécheresse 2018.
Face à cette situation, une rencontre avec la préfète Magali Debatte était organisée ce mardi 11 septembre au matin en présence des JA et de la Chambre d’Agriculture pour lui exposer la gravité de la situation.
En introduction à ces échanges, le président de la FDSEA Thierry Jamot dressait un sombre tableau de la situation : « un affouragement depuis le 20 juillet, aucune repousse d’herbe, une pluviométrie inexistante, une spéculation hors normes des prix de la paille et du foin, une commission d’enquête non encore installée, auxquels s’ajoute la pénurie de marchandises, tous les ingrédients sont réunis pour que la situation devienne explosive sur le terrain Madame la préfète ! »
« Les conséquences de cette situation risquent d’être très lourdes à moyen terme » souligne le président des Jeunes Agriculteurs Michael Magnier : « bon nombre d’agriculteurs nous disent que leurs animaux passeront très certainement l’hiver dehors, faute de paille. Sans compter les problèmes que cela peut engendrer sur le plan sanitaire, voire pour certains la décapitalisation de leur cheptel ».
Pour les responsables agricoles « les solutions doivent être trouvées immédiatement sans attendre d’éventuels acomptes sur les prochaines aides PAC ». Pour le secrétaire général de la FDSEA Christian Arvis, « les augmentations de la matière première et des coûts de transport nous empêchent aujourd’hui d’acheter les produits nécessaires pour nourrir nos animaux durant le prochain hiver. La Creuse doit être soutenue sur le plan financier ».
Confirmant les propos tenus par les représentants des syndicats agricoles, le président de la chambre d’agriculture, Pascal Lerousseau, a précisé pour sa part que la chambre d’agriculture était fin prête pour accompagner la commission d’enquête sécheresse sur le terrain et engager le processus d’évaluation des pertes destiné au Comité National de Gestion des Risques en Agriculture (CNGRA). « Nous devons passer à la vitesse supérieure » insistait Pascal Lerousseau. La préfète Magali Debatte se dit prête à engager sans attendre cette commission d’enquête sécheresse, afin d’évaluer les pertes fourragères. « Nous devons être réactifs et utiliser tous les moyens possibles et imaginables pour aider les agriculteurs creusois ».