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La FDSEA dénonce la reprise des négociations avec le Mercosur
Le syndicat a rencontré le préfet Hugues Moutouh.

A l'issue du conseil d'administration de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) qui s'est tenu le 18 mai dernier à la chambre d'agriculture, les membres du conseil ont rencontré le préfet Hugues Moutouh pour dénoncer la reprise des négociations pour un accord bilatéral entre l'Europe et le Mercosur.
Ces négociations qui se tenaient à Madrid du 17 au 19 mai dernier, rassemblaient plusieurs chefs d'Etat européens et d'Amérique du Sud avec principalement le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay pour une discussion sur la relance des négociations d'ouverture commerciale et en particulier sur le secteur agricole.
« Dans le contexte actuel de crise de l'élevage de viande bovine, cette relance des négociations est une véritable provocation », a dénoncé le président de la section bovine Pascal Lerousseau pour qui « un accord se traduirait par l'ouverture d'importations annuelles supplémentaires de 300 000 tonnes de viande bovine ».
Le président de la FDSEA, Philippe Monteil, a pour sa part insisté sur le fait que « cette orientation serait un non sens pour le respect des attentes des consommateurs en terme de sécurité alimentaire, de traçabilité, de contrôle et sociétale en matière environnementale ».
Conscient de la situation qu'entraînerait un tel accord, le préfet a tenu à relativiser les inquiétudes des responsables en indiquant que « la France restait fermement opposé à toutes signatures selon le ministre de l’agriculture » qui aurait pour conséquence une augmentation des importations de 70 % de viande bovine, de 25 % sur la volaille et 15 % sur les céréales dans l'espace européen. Une position française largement partagée par de nombreux pays européens comme l'Irlande et la Pologne.
Profitant de cette rencontre, le président de la FDSEA a une nouvelle fois dénoncé les retards des envois des déclarations PAC ou plusieurs centaines d'éleveurs n'avaient à ce jour encore rien reçu. Puis évoquant l'état de l'avancement de la loi de modernisation agricole et des derniers accords conclus entre le Président de la République et la filière fruits et légumes sur la réduction des marges des distributeurs, le préfet a suggéré à la profession agricole de mettre à profit cet accord afin de l'étendre au secteur de l'élevage.