La crainte d’un passage en force de Bruxelles
L’interprofession et les éleveurs bovins appellent le gouvernement à refuser fermement le changement de statut de l’accord UE-Mercosur, qui empêcherait son passage devant les Parlements nationaux. Paris veut améliorer le texte, mais le calendrier s’accélère.
« La France pourrait perdre son “droit de veto” lors du vote sur l’accord Mercosur au Conseil européen… sans aucune réaction de la part du gouvernement ! », dénonce la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) dans un communiqué le 5 février. Lors du Comité de suivi de la politique commerciale le 4 février, le ministre du Commerce extérieur Franck Riester a évoqué un « risque de remise en cause de [la] nature juridique » de l’accord UE-Mercosur, rapporte l’association spécialisée de la FNSEA.
En mai 2018, le Conseil de l’UE avait confirmé « la nature juridique “mixte” de l’accord d’association avec le Mercosur, qui garantit un pouvoir de blocage à chaque État membre (ainsi qu’une ratification par les Parlements nationaux) », rappelle la FNB. Dénonçant un « risque démocratique majeur » si le statut du texte venait à changer, les éleveurs appellent Emmanuel Macron à « intervenir très vite, publiquement, à Bruxelles ». « Le gouvernement ne semble pas faire le choix d’une communication ferme et forte sur ce sujet », abonde l’interprofession bétail et viandes Interbev dans un communiqué du 5 février.