La Cour des comptes de l'UE juge sévèrement l'impact de la Pac
Les fonds de la Pac sont « davantage susceptibles d'encourager à consommer plus d'eau qu'à consommer mieux », estime la Cour des comptes de l'UE dans son dernier rapport. Elle appelle la Commission européenne à résoudre les problèmes identifiés dans le cadre de la future Pac.
L'impact de l'agriculture sur les ressources en eau est majeur et indéniable, pourtant les agriculteurs bénéficient de trop nombreuses exemptions qui entravent les efforts visant à garantir une utilisation rationnelle de l'eau, conclut la Cour des comptes de l'UE dans un rapport publié le 28 septembre. Son sous-titre : « Des fonds davantage susceptibles d'encourager à consommer plus qu'à consommer mieux ».
Des dérogations, soulignent les auditeurs, sont généreusement octroyées aux agriculteurs, y compris dans les régions en situation de stress hydrique, et les autorités nationales ne sanctionnent que rarement les cas d'utilisation illégale de l'eau qu'elles détectent. Autre constat : le versement des aides de la Pac (notamment pour les investissements dans l'irrigation ou les soutiens couplés) n'est généralement pas subordonné au respect d'obligations qui encouragent une utilisation rationnelle de l'eau. « Certains paiements permettent de soutenir des cultures nécessitant de grandes quantités d'eau telles que le riz, les fruits à coque ou les fruits et légumes, sans restriction géographique, et donc également dans des zones en situation de stress hydrique », précise le rapport. Le mécanisme de conditionnalité est lui aussi visé : il n'a que peu d'effet car les exigences ne s'appliquent pas à tous les agriculteurs et les États membres ne réalisent pas suffisamment de contrôles.