« La coupe est pleine, les agriculteurs ne se laisseront pas berner »
Interview de Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA.
Vous êtes particulièrement mobilisé sur les États généraux de l’alimentation. En quoi la proposition de texte de loi qui en est issue n’est, à ce stade, pas satisfaisante ?
Pour la profession agricole c’est clairement la douche froide puisque contrairement aux engagements pris par le gouvernement en faveur d’un renversement du rapport de force au sein des relations commerciales, au final, nous sommes face à une loi où c’est Leclerc et Lactalis qui vont dicter les prix. Sur les coûts de production, si ce sont les distributeurs et les transformateurs qui font la loi, les paysans n’auront rien à gagner. On est donc bien loin des intentions de départ, qui plus est, sur le volet sociétal de la loi, tout ce que l’on nous prévoit jusqu’ici, ce sont des charges en plus.
La profession a mis une énergie immense sur ce dossier avec l’ambition légitime de stopper la politique de baisse des prix, à l’œuvre depuis la fin de la guerre mondiale. Nous ne pouvons en aucun cas nous satisfaire d’un tel scénario, c’est pourquoi notre réseau reste fortement mobilisé.
La responsabilité du gouvernement est-elle, selon vous, clairement engagée sur ce dossier ?
On demande au gouvernement de se ressaisir de manière à ne pas décevoir l’espoir suscité par les États généraux. À ce stade, nous avons besoin de courage politique.
Notre exigence c’est que la semaine prochaine les choses se passent bien. Il est hors de question que l’on jette l’éponge, c’est pour cela que l’on a demandé à toutes les FDSEA de rencontrer leurs parlementaires. Lors de la séance plénière, la charrue doit impérativement être mise avant les bœufs.
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1461, du 24 mai 2018, en page 2.