“La coupe budgétaire de la Région est inacceptable”
L’annonce d’une forte réduction des crédits aux CFPPA suscite l’incompréhension des JA.
La nouvelle est tombée, brutale, lors du dernier conseil d’administration de l’EPLEA Georges-Pompidou d’Aurillac. Son président, René Souchon, a lui-même annoncé que la Région qu’il préside allait réduire de moitié les crédits qu’elle alloue aux centres publics de formation agricole d’Auvergne (CFPPA) dès la rentrée 2008, rigueur budgétaire oblige. “Le président du Conseil régional motive cette coupe sombre sur la ligne budgétaire destinée au financement des brevets professionnels BPA et BPREA par la suppression de la dotation de péréquation de l’État à la région Auvergne. Il a à plusieurs reprises expliqué que cela représentait une perte de 2,5% pour les finances régionales, pourquoi alors réduire de moitié les crédits aux CFPPA ?”, s’interroge Nicolas Bardy, secrétaire général des Jeunes agriculteurs.
Choisir les “bonnes” priorités Cette annonce laisse un goût d’autant plus amer au jeune secrétaire général que l’agriculture est un secteur qui a démontré, en installant en moyenne 400 jeunes chaque année en Auvergne, sa capacité à créer de l’emploi et de l’économie en milieu rural. “Cela nous fait bouillir quand on entend le président de la Région dire qu’il faut concentrer les crédits sur des secteurs porteurs, comme l’aéronautique, ou encore que les entreprises agroalimentaires n’ont qu’à prendre le relais du Conseil régional pour les formations aux métiers des IAA”. Les JA ne sont eux pas à court d’arguments, rappelant que les formations adultes ainsi remises en cause sont la seule porte d’accès à des publics non issus du milieu agricole qui font le choix de cette profession, ou encore que le BPREA constitue le socle de base du nouveau parcours à l’installation validé par le ministère de l’Agriculture. “Le pire, tempête Nicolas Bardy, c’est qu’en tant que président de l’EPLEA, René Souchon n’a proposé aucune solution alternative, avançant seulement un hypothétique rattrapage l’an prochain”. Mais pour les JA, il sera trop tard : “Les candidats inscrits pour la rentrée de 2008 n’auront pas de financement”. Une rencontre a d’ores et déjà été sollicitée par Gilles Amat, président des JA d’Auvergne avec René Souchon.