La confirmation est une garantie des aptitudes au travail
La génétique d’un chien de troupeau représente l’un des ingrédients (avec le dressage) de réussite pour obtenir de lui les services attendus.
« Le Border-collie est arrivé en France dans les années 1970 en même temps que les moutons importés d’Angleterre. Depuis, les temps évoluant, deux problèmes sont venus se poser à l’utilisation de ces chiens. Le premier réside dans l’évolution des pratiques agricoles (mécanisation, agrandissement des exploitations, désertification rurale…). En parallèle, les gens se sont mis à vivre en ville et ont commencé à prendre ces chiens comme animaux de compagnie. Or, la sélection génétique sert surtout à conserver les capacités d’un animal avant de les améliorer. C’est donc pour éviter que les aptitudes bergères de ces chiens déclinent et les conserver que nous travaillons sur la génétique », rapporte Guy Martinon, éleveur d’ovins et expert confirmateur de l’association française Border-collie (AFBC). Ainsi, « quand le border est arrivé en France, on a cherché une méthode pour conserver le potentiel de la race. Nous avons donc choisi d’inscrire les chiens sur le LOF (livre des origines françaises) à partir de critères physiques et de travail et non sur des critères de beauté », poursuit Guy Martinon.
Pour être inscrit, l’animal doit passer un examen de confirmation. Le test physique comporte plusieurs volets. Il prend en compte des critères comme la mesure de la cage thoracique, elle doit être assez développée pour courir, la dentition, la manipulation du chien… Si celui-ci réussit le test physique, l’examinateur passe à la deuxième partie de l’évaluation : le standard de travail. « Cela permet de vérifier qu’il possède bien les aptitudes de la race, c’est-à-dire sa capacité à influencer le troupeau grâce à l’œil, rester immobile, concentré, fixer le troupeau et sa capacité à orienter le déplacement du troupeau par sa puissance. On note d’autres critères qui nous permettent de photographier l’animal et d’évaluer si certains chiens correspondent mieux à un travail avec des bovins ou des ovins, en bâtiment ou en extérieur. Des caractères sont éliminatoires, ainsi que certaines tares génétiques. Un chiot acheté et issu de parents inscrits au LOF peut être présenté dès deux ans. En ce qui concerne un chien né de parents non-inscrits, un certificat de tares oculaires est à fournir à l’âge de deux ans », poursuit Guy Martinon.
L’expert confirmateur, nommé par la centrale canine, consigne tous ces éléments par écrit et peut agréer, refuser ou ajourner (si l’animal n’est pas prêt) le chien. Une journée de confirmation est fixée par région. Un chiot né de parents inscrits dispose d’un pedigree provisoire. Une fois la confirmation agréée, le papier est envoyé à la centrale canine qui transforme le provisoire en pedigree définitif.
La suite dans le Réveil Lozère, page 11, édition du 16 octobre 2014.