La collecte du lait de l'URCVL mobilise profession et administration
La dernière session de la Chambre d'Agriculture du 30 novembre a dévoilé des perspectives positives sur le dossier URCVL. 9 entreprises pourraient reprendre les 129 millions de litres de lait libérés par l'Union de Coopératives. La Profession et l'Administration travaillent main dans la main pour trouver la meilleure solution et veiller à ne laisser aucun producteur sur le bord de la route. Il reste 3 semaines pour établir des accords bilatéraux de collecte, et faire la répartition du lait par entreprise.
La Chambre d’Agriculture tenait sa session budgétaire le 30 novembre dernier au Puy-en-Velay. Une occasion pour les responsables de cette OPA d’évoquer les grandes questions de l’actualité agricole de département.
Laurent Duplomb, secrétaire général de la Chambre d’Agriculture, a révélé les toutes dernières informations concernant le démantèlement de l’URCVL qui sera effectif dans les prochains mois, un sujet très préoccupant qui concerne de nombreux producteurs altiligériens.
Plusieurs entreprises candidates à la reprise de lait
Laurent Duplomb s’est montré plutôt optimiste sur l’évolution de ce dossier : «Sur les 129 millions de litres de lait libérés par l’URCVL, l’entreprise Le GLAC (coopérative du Poitou-Charente qui reçoit des volumes importants de lait de l’URCVL) reprendrait 40 millions de litres, 3A 30 millions, Bongrain 9 millions, la Fromagerie du Velay 25 millions, Sodiaal 15 millions, Danone 6,5 millions, Gérentes 2 millions, Carrier 1 million et Thuaire 2 millions.
Les entreprises Bongrain, 3A et Le GLAC se disent prêtes à reprendre des producteurs et du lait à condition de trouver des accords de collecte (sous la forme d’échanges de collecte) avec Sodiaal (qui collecte 2,5 milliards de litres de lait). A présent, nous allons donc essayer de trouver des accords bilatéraux entre Sodiaal et ces 3 faiseurs. Ensuite, nous travaillerons sur la répartition du lait par entreprise. Nous avons 3 semaines pour réaliser ce travail».
La Chambre d’Agriculture, la FDSEA-JA, l’URCVL et la Préfecture qui travaillent de concert sur ce plan de reprise de l’URCVL, poursuivent un seul et même objectif, celui de trouver des solutions les plus durables possibles.
Présent à la session, le Préfet de Haute-Loire Richard Didier a indiqué que «l’URCVL est un dossier sur lequel nous travaillons main dans la main avec la profession. C’est un dossier compliqué qui ne nous permet pas de communiquer sur tout en permanence et l’objectif est de ne laisser personne au bord du chemin». Dans le cadre des tractations entre Sodiaal et Entremont, le Préfet a par ailleurs assuré du maintien de Via Lacta en l’état.
D’après Bernard Bonjean, président de l’URCVL, l’union de coopératives ne disparaîtra pas le 31 décembre 2009 : «elle aura encore 5 ou 6 mois d’existence. Un plan social (Ndlr : l’URCVL emploie 185 salariés) va bientôt s’appliquer et l’on espère qu’il sera le plus restreint possible» a-t-il indiqué à l’occasion de cette session.
Une partie de la mutualisation des éleveurs prise en charge
Du côté des 840 producteurs de Haute-Loire dont le lait transite par l’URCVL, ces derniers participent depuis de longs mois à une mutualisation qui pèse lourdement sur leurs trésoreries. «Pour 2009, la simulation évalue cette mutualisation à - 22 euros» a signalé Bernard Bonjean. Ce coût inhérent à la mutualisation devrait être allégé grâce à l’enveloppe de 879 000 euros versée aux producteurs URCVL, dans le cadre du FAC lait décidé par le ministère de l’agriculture pour aider les producteurs en difficulté. D’après Laurent Duplomb, «cette aide permettra de corriger 8 euros par 1000 litres sur les 10 premiers mois de l’année».
Le reste de l'actualité agricole
Plan Sarkozy : 1 milliard d’euros de prêts bancaires pour la France.
Prêt bonifié de consolidation de l’annuité 2010 (167 574 euros pour la Haute-Loire). Allègement des charges financières (1 028 317 euros pour la Haute-Loire). Prise en charge des cotisations sociales pour les employeurs de main d’oeuvre (64 000 euros pour la Haute-Loire). Mesures d’accompagnement des exploitations en difficulté économique (enveloppe Hte-Loire non connue).
Lait : tendance à la hausse des prix pour 2010. Seule incertitude : le devenir du stockage beurre-poudre de la commission européenne.
Sanglier : Des points noirs subsistent dans le département. Pour les faire disparaître, le préfet a annoncé la conduite d’opérations coordonnées avec des chasseurs de l’ONCFS (Office National de la chasse et de la faune sauvage) ainsi que la prise d’arrêté autorisant le tir de nuit.
Bovins viande : Cours du broutard stable par rapport à l’an dernier. Recul du prix des gros bovins de 6% à 8%.
Ovins : prix en baisse de 3% par rapport à l’an dernier. Les éleveurs doivent attendre encore un an avant d’obtenir les bénéfices du bilan de santé de la PAC. Des évolutions négatives avec le marché de Saugues qui voit ses effectifs d’agneaux commercialisés baisser dangereusement et l’APIV qui risque de ne plus être reconnue Organisation de Producteurs dans le cadre de la nouvelle Loi de Modernisation de l’Agriculture.
Sécheresse : le dossier de la Haute-Loire n’a pas été retenu tel qu’il avait été présenté au niveau national ; la commission nationale demande à présent une expertise de terrain plus fine.