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La colère gronde dans les campagnes
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Dans la nuit de vendredi 6 au samedi 7 juillet 2007, la FDSEA et les JA ont mené une opération « coup de poing » à la préfecture de Guéret pour dénoncer la situation alarmante de la baisse des cours de la viande bovine et ovine, mais aussi évoquer de nombreux dossiers en souffrance.
Philippe Monteil et Olivier Tourand dénoncent la chute des cours des viandes bovine et ovine.
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D.R.
La délégation reçue chez le Préfet.
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150 manifestants devant la préfecture.
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Entre la baisse des cours des viandes bovines et ovines, les contrôles
liés à la conditionnalité des aides et les baisses drastiques de
financement sur de nombreux dossiers, comme le plan bâtiment, la colère
commence à gagner du terrain dans les campagnes, ce qui a conduit la
FDSEA et les JA à mener une action syndicale dans la nuit de vendredi à
samedi dernier à Guéret devant la préfecture.
Cette action, qui initialement était prévue pour aller « réveiller »
les parlementaires s'est finalement adaptée selon les circonstances du
moment. Devant l'absence des 2 députés creusois durant cette nuit, 150
agriculteurs de la FDSEA et des JA se sont ralliés à Guéret pour
rencontrer le préfet Daniel Ferey.Dans un concert de trompettes et de pétards vers 1 h du matin le préfet
Daniel Ferey a reçu une délégation composée de Philippe Monteil,
président de la FDSEA, Olivier Tourand, président des JA accompagné de
quelques membres du bureau ainsi que de Bertrand Dusaussoy, pour lui
exposer la situation alarmante que vivent actuellement les agriculteurs
creusois.
Parmi les nombreux sujets évoqués, la crise bovine et ovine fut le
point d'orgue des revendications de la profession agricole. La baisse
des cours des taurillons de plus de 80 cts d'euros, la baisse annoncée
des cours du broutard pour la prochaine campagne et l'augmentation des
charges n'ont fait qu'accroître l'inquiétude des éleveurs. Pour Olivier
Tourand « cette situation devient invivable pour les éleveurs et les
trésoreries sont complètement laminées » tout en précisant que « les
raisons de cette crise sont multiples : importations de viande
intra-communautaire, sortie des animaux de la zone de la fièvre
catarrhale et la baisse de consommation ne font qu'aggraver la
situation ! ».
« Pour le secteur ovin, la chute des cours est tout aussi
catastrophique », explique Bertrand Dussossoy, président de la FDO qui
demande pour les éleveurs ovins, « de bénéficier des mêmes soutiens
accordés aux éleveurs bovins soit 100 Euros/UGB ». Mais parallèlement à
cette situation conjoncturelle, d'autres points d'inquiétudes demeurent
avec les règles de la conditionnalité des aides qui, chaque année,
durcissent les contraintes des éleveurs ou encore le manque de
financement du plan bâtiment dans lequel de nombreux éleveurs se sont
engagés sans avoir l'assurance d'obtenir les aides correspondantes.Les membres de la délégation ont également dénoncé la remise en cause
de la part française de la PMTVA, ainsi que les nouvelles dispositions
relatives aux étangs piscicoles à vocation touristique pour lesquelles
les distances d'épandage sont fixées à 500 m. Une mesure qui retire de
nombreuses parcelles épandables (un étang d'1 ha = 72 ha de surfaces
épandables en moins) et qui rend les conditions d'élevage de plus en
plus difficiles.
Pour le président de la FDSEA, Philippe Monteil, « tous les ingrédients
sont réunis pour faire sauter la marmite » a-t-il déclaré, tout en
précisant au préfet que les pouvoirs publics se doivent de réagir
rapidement face à cette crise pour passer ce mauvais cap. Une demande
de rendez-vous à même été sollicité par la délégation auprès du
Ministre de l'Agriculture Michel Barnier, pour lui faire part des
problématiques creusoises sans exclure pour autant de nouvelles actions
syndicales dans les prochains jours.