La Chambre d’Agriculture tire la sonnette d’alarme
Nouveaux retards de versement des aides PAC.
Suite aux annonces du Président de la République, concernant un décalage dans le calendrier de versement des aides PAC, la Chambre d’Agriculture a expertisé les effets induits sur les trésoreries des exploitations déjà en souffrance et à tenu à dénoncer ces mesures jugées dangereuses pour le monde agricole.
« Normalement, les agriculteurs auraient dû percevoir le solde de leurs aides en février ou en mars, or après un décalage annoncé pour fin juin, il s’avère que celui-ci n’arrivera pas avant septembre ! Dans le contexte économique désastreux où le monde agricole se trouve actuellement, ce décalage va accentuer la détresse des plus fragiles. Certains ne s’en relèveront pas ! » Martèle le président Jean-Philippe Viollet qui ne décolère pas.
« Un agriculteur perçoit actuellement, en moyenne, 15 000 euros de salaire annuel. Avec des retards de paiement qui peuvent aller jusqu’à 20 000 euros, les incidences seront catastrophiques et auront des répercutions au delà du monde agricole ! Les agriculteurs n’auront pas le choix, soit ils ne paieront pas leurs fournisseurs, soit ils devront contracter des prêts et payer des intérêts ou des agios… ce qui va contribuer à dégrader un peu plus la situation ! » Le plus incroyable dans tout cela, c’est que l’administration va tout de même déployer ses contrôleurs pour vérifier la bonne finalité des aides que les exploitants n’auront toujours pas touchées ! « Je tiens d’ailleurs à mettre en garde le gouvernement contre d’éventuels débordements que cette situation pourra déclencher face à des agriculteurs quelquefois désespérés… » avertit Jean-Philippe Viollet.
Pour Pascal Lerousseau, vice-président de la Chambre d’Agriculture, « l’impact se portera également sur les investissements qui vont se trouver totalement bloqués… Cette situation est d’autant plus préjudiciable que, par ailleurs, l’État Français pourrait être condamné à payer une amende pour non respect des délais de mise en place de la PAC », précise-t-il.
« S’il fallait une preuve que la suradministration française engendre une dangereuse inefficacité pour l’économie de notre pays, en voici une supplémentaire ! », renchérit le président de la Chambre d’Agriculture.
Il rajoute qu’un CAF (Conseil de l’Agriculture Française, ndr), en présence de divers représentants des organisations agricoles du département, va être décliné en Creuse le 25 mai prochain. Celui-ci permettra de débattre sur le sujet et de faire remonter au gouvernement les problématiques engendrées par cette situation.
« Si le ministère ne tient pas compte des revendications portées par la profession, le syndicalisme prendra le relais et criera un peu plus fort pour se faire entendre ! » annonce Pascal Lerousseau qui est, par ailleurs, le président de la FDSEA de la Creuse.