Aller au contenu principal

Entreprise
Jardin de Limagne a retrouvé la patate

Créée en 1993 par six agriculteurs auvergnats, Jardin de Limagne avait pour vocation le stockage des pommes de terre. Depuis, la coopérative s’est muée en SAS qui a élargi sa gamme de produits commercialisés.

Sur la plaine de Limagne, on cultive du maïs semences, des blés améliorants, des betteraves…mais aussi des pommes de terre. Alors évidemment, les volumes produits sont sans commune mesure avec ceux des productions dominantes. N’empêche que c’est un segment de marché, qui permet à une douzaine de producteurs installés dans le Puy-de-Dôme et l’Allier de ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier en diversifiant leur production. Les 50 hectares de pommes de terre cultivés trouvent un débouché auprès de Jardin de Limagne, une coopérative née en 1993 sous l’impulsion d’une poignée d’agriculteurs, transformée depuis 2005 en SAS(1). Si à l’origine, Jardin de Limagne a bien répondu aux besoins de stockage de la production et du coup permis un étalement des ventes tout au long de la campagne, force est de constater que l’établissement a rapidement été confronté à des difficultés. Manque de volumes, valorisation inférieure aux prévisions et charges importantes ont fait tanguer le projet.

Moins d’intermédiaires

« Depuis trois ans, on arrive à sortir la tête de l’eau », témoigne Laure Charrin, directrice commerciale à la tête d’une équipe de douze salariés. Le positionnement commercial a en effet évolué puisque jusqu’en 2005 la production était vendue essentiellement à des intermédiaires. Et qui dit intermédiaires, dit dispersion de la valeur ajoutée. L’entreprise négocie désormais en direct avec les magasins et les centrales d’achat. 90 % des volumes sont vendus aux GMS, et le reste à des grossistes. Jardin de Limagne traite annuellement entre 3 000 et 3 500 tonnes de pommes de terre, 500 tonnes d’oignons, 50 tonnes d’ail rose d’Auvergne et 100 tonnes d’échalotes. L’entreprise mise à fond sur la carte locale. Une démarche qui a séduit de plus en plus les GMS, pour qui le « terroir » constitue un formidable fond de commerce. Jardin de Limagne adhère depuis 2004, au réseau « Bravo l’Auvergne », une marque déposée et gérée par l’Union régionale des industries agroalimentaires d’Auvergne, «qui constitue un clé d’entrée intéressante pour entrer en GMS ». Pommes de terre pour aligot, pour raclettes, pour truffades, à rissoler… « La différenciation de la gamme permet d’apporter une réponse à la demande de légumes goûteux et authentiques formulée par les consommateurs », explique Laure Charrin.

Des produits de saison

Pour dynamiser les ventes, et sortir de la monotonie du trio pommes de terre, oignons, ail, Jardin de Limagne propose aussi des produits de saison : des fraises, des framboises, des asperges, des choux, des noix et des courges. Ces produits, issus d’une production locale, alimentent le chiffre d’affaires et les volumes de l’entreprise à hauteur d’1 à 2%.

Au final, dans un rayon de 35 kilomètres autour de son siège d’Aigueperse, au nord de Clermont-Ferrand, l’entreprise travaille d’une manière plus ou moins régulière avec 35 producteurs. De l’historique coopératif, elle a conservé des liens privilégiés avec eux. «Les agriculteurs ont un contrat où figurent la variété à planter, la surface ainsi que le prix», témoigne Laure Charrin. Aujourd’hui, Jardin de Limagne souhaite travailler dans trois directions : l’amélioration de la qualité, l’augmentation des volumes, et une présence plus importante dans les GMS, en particulier celles de la région.

(1) Jardin de Limagne est désormais une filiale du groupe Champart, situé dans la Marne.

En agriculture raisonnée

Les producteurs livrant à Jardin de Limagne cultivent les tubercules dans des terres sélectionnées avec des méthodes de production raisonnée selon la norme NF V25-111. Parmi les quelques 3 000 variétés existantes, l’entreprise a choisi celles qui sont les mieux adaptées au climat continental et qui sont reconnues pour la saveur et la finesse de leur chair. Il s’agit des fondantes (agata) et des fritables (monalisa), qui sont produites dans toute la Limagne, plus riches en amidon elles conviennent très bien pour la purée, l'aligot, les potages et les frites. Les pommes de terre à chair ferme (à peau jaune : annabelle, charlotte, celtiane - à peau rouge : franceline, chérie) demandent beaucoup d'attention à leur producteur, de forme oblongue, elles restent entières et fermes après cuisson.

Les plus lus

Les associés du Gaec de la Cartalade avec Emmanuel Grange de chez DeLaval devant les 3 robots fraichement installés.
3 robots de traite nouvelle génération pour gagner en souplesse de travail

À Mercoeur, les 5 associés du Gaec de la Cartalade ont fait le choix de traire un troupeau de 150 vaches montbéliardes à…

nombreuses personnes autour d'un robot de traite.
Robot et pâturage : mission possible !

Le robot de traite ne rime pas forcément avec stabulation intégrale. À Vic-sur-Cère, éleveurs et techniciens ont partagé…

vaches de races limousines dans un pré.
Aide au vêlage : 200 € par vêlage financés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes

Destinée à encourager la recapitalisation du cheptel bovin viande dans la région, cette aide au vêlage ouvrira à partir de…

“Je veux pouvoir aller aux vaches en baskets !”

Chez les Noyer, à Saint-Martin-Cantalès, on ne lésine pas avec la propreté des vaches, de la stabulation et de la salle de…

vaches charolaises dans un pré.
Provision élevage : Comment les éleveurs peuvent bénéficier de cette mesure fiscale obtenue par le syndicalisme FNSEA-JA ?

La nouvelle provision élevage, déductible du résultat imposable, peut permettre aux éleveurs bovins d’économiser, dans les…

Dissolution de Gaec : quand les associés ne font plus société

Le nombre de dissolutions de Gaec pour cause de mésentente est en légère augmentation. S’ils font parler, ces cas restent…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière