Impliquer les jeunes agriculteurs pour qu’ils reprennent le flambeau
L’implication des nouvelles générations d’agriculteurs dans les Cuma et la nécessité de transmettre étaient au coeur de l’assemblée générale de la Fédération départementale des Cuma.
Comme l’ensemble des OPA du département, la Fédération départementale des Cuma de Haute-Loire se heurte à la problématique du renouvellement des générations de responsables. Aussi lors de sa dernière assemblée générale du 16 novembre à Venteuges, un secteur très «cumiste», la fédération a mis à l’ordre du jour l’implication des jeunes et la nécessité de transmettre.
Les jeunes : l’avenir des Cuma
«Les hommes et les femmes de la génération précédente à la mienne ont oeuvré parfois laborieusement à construire ce formidable outil que sont nos Cuma. Aujourd’hui, le réseau Cuma est fort, écouté et considéré comme un levier économique indispensable à nos exploitations. J’invite les jeunes agriculteurs à ne pas jeter aux orties tout le travail réalisé» a souligné le président de la FDCuma Christophe Boissières. Convaincu que «les jeunes restent et resteront l’avenir des Cuma», il les a invités à s’impliquer dans le réseau et à saisir les opportunités offertes par les Cuma.
C’est justement ce qu’ont fait Loïc Barlet et Sébastien Barnier, deux jeunes récemment installés qui sont devenus acteurs de leur Cuma (ils sont respectivement trésorier et vice-président) à Thoras. Loïc et Sébastien ont pris la suite de leurs pères au sein de la Cuma.
«L’adhésion s’est faite naturellement et par envie» soulignent les deux jeunes hommes convaincus de l’utilité de leur Cuma et de la nécessité de s’impliquer pour que cet outil perdure.
Comme dans de nombreuses Cuma du secteur de la Margeride, ces jeunes agriculteurs n’ont pas hésité à reprendre le flambeau. L’exemple de la Cuma du Granit montre «une sucession réussie qui s’est faite dans la bonne entente et sans conflit de générations» explique l’animateur de la FDCuma, Régis Brun.
Mais pour convaincre et séduire, le réseau Cuma va devoir communiquer (notamment dans les établissements scolaires) sur l’intérêt d’adhérer à une Cuma. Vecteur d’innovations et d’économie dans les exploitations via la réduction des coûts de mécanisation, «la Cuma est aussi le premier lien social dans nos campagnes» a indiqué Christophe Boissières. Très sensible à la thématique de cette assemblée générale, le président des JA, Anthony Fayolle, a expliqué que pour que les jeunes prennent des responsabilités, il faut qu’ils soient très impliqués dans leur projet d’installation. Mais selon lui, le réseau Cuma pourra s’appuyer sur sa force : l’implication locale, qui facilite l’implication des jeunes. «Mais notre défi, c’est d’attirer les jeunes encore plus loin, là où les décisions politiques et stratégiques se prennent, au département et à la région» indique-t-il.
Communiquer ensemble
Quant à la communication-promotion des Cuma dans les établissements scolaires, Anthony Fayolle propose d’opter pour une communication plus large inter-OPA.
Pour inciter les jeunes entrants à prendre des responsabilités au sein des Cuma, la Fédération propose la formation SDAC «S’engager et devenir acteur de sa Cuma».
Ouverte depuis 2015, cette formation, qui bénéficie d’un financement Vivéa, est désormais orientée vers les nouveaux adhérents. Sur une durée de 2,5 jours (18 heures), elle permet de s’approprier les statuts de la Cuma, son réglement intérieur, le rôle et les responsabilités des administrateurs, les critères de bonne gestion et les principes de fonctionnement d’un groupe...
Selon le président de la FRCUMA Aura, Daniel Petitjean, l’implication des jeunes soulève une question centrale : «quelle place sommes-nous prêts à faire à ces jeunes au sein de nos Cuma ?». Une question à laquelle chacun des responsables Cuma va devoir réflechir.
Ce dernier a par ailleurs encouragé chaque cuma à anticiper sur son avenir en réfléchissant à l’accueil des jeunes. Étant très souvent confronté à la problématique de l’investissement déraisonné en matériels dans les exploitations, le président de Cerfrance Hte-Loire, Gilles Boyer a encouragé les jeunes à intégrer les Cuma et à s’y investir.
Forte augmentation des investissements Cuma en 2017
Sur l’exercice 2017-2018 (de juillet 2017 à juin 2018), la fédération départementale des Cuma ne recense aucune création de Cuma et compte 2 dissolutions (Cuma de Guerut et de la Semène).
Les investissements en Cuma en 2017 ont littéralement explosé. Le montant investi s’élève à 4 924 636€ et enregistre une progression de 27% par rapport à 2016. Toutes les activités sont concernées par cette progression et plus particulièrement la récolte et la traction. Notons qu’en moyenne, plus de 30% des investissements des Cuma sont subventionnés.
Le chiffre d’affaires des Cuma est en légère baisse (-2,06% par rapport à 2016) avec 4 829 304€ après 5 années de croissance régulière. «Toutefois, la forte augmentation des investissements devrait mécaniquement faire repartir le chiffre d’affaires à la hausse en 2018» signale Pascal Valette secrétaire de la FDCuma.
En matière de subventions, grâce à l’implication du réseau Cuma et l’intervention des élus (en particulier Jean-Pierre Vigier), le déblocage des subventions tant attendues a pu être effectif et la quasi-totalité des paiements a été réalisée. «Ce qui représente un montant de 808 696€ versé sur l’année 2018 en rattrapage des années 2015 et 2016 et en paiement de l’année 2017. Le réabondement de l’enveloppe début 2018 devrait permettre au PDR Auvergne 2014-2020 de financer les investissements éligibles jusqu’au terme de cette programmation» indique la Fédération. Notons qu’un groupe travaille à l’heure actuelle sur la mise en place d’une grille de programmation commune avec Rhône-Alpes à l’horizon 2019-2020.
La FDCuma, à travers ses 3 animateurs, assure un accompagnement régulier de l’ensemble des Cuma et propose des formations (dispositif DINA, SDAC).
Pour accompagner les Cuma dans l’obligation de mettre à jour leurs statuts, Manon Chassagnon a été embauchée jusqu’au 31 mars 2019.
La FDCuma a participé à un certain nombre de démonstrations et de journées techniques (journées réglage ensileuses sur maïs, démo de broyeurs et ramasseuses de pierres, démo de matériels de fauche et endainage, démo de matériels de désherbage mécanique sur maïs, essais de semis de couverts végétaux, banc d’essai moteur et contrôles de pulvérisateurs).