« Il faut communiquer positivement sur vos produits agricoles »
Assemblée générale des jeunes agriculteurs.
L'assemblée générale de Jeunes Agriculteurs s'est tenue à l'auditorium du lycée agricole, le 21 mars dernier sous la présidence de Jean-Marie Colon. Malgré l'absence très remarquée du préfet de la Creuse et du député Michel Vergnier ainsi que de plusieurs élus, invités pour la circonstance, les Jeunes Agriculteurs avaient choisi cette année pour thème : « Évolution de la consommation alimentaire au travers de la communication ». Un sujet qui n'a pas manqué de faire réagir son auditoire, « nous avons trouvé opportun qu'un tel sujet soit débattu aujourd'hui, alors que le monde agricole, et surtout l'élevage, est sans cesse décrié et attaqué » souligne Jean Marie Colon.
L'alimentation est, et a toujours été, source d'inquiétude, d'interrogations et de questionnements. Pourtant elle n'a jamais été aussi sûre qu'aujourd'hui avec, parallèlement, l'explosion de « marchands de peur » et de groupes extrémistes en matière alimentaire.
« Les attaques perpétuelles dont fait l'objet le monde agricole par des associations environnementales, nous obligent à réagir en communicant différemment et en faisant valoir nos modes de production », a rappelé le président Jean Marie Colon.
Pour ce faire, une table ronde a été animée par Didier Guérin directeur du GDS. Y participaient Xavier Nicolle d'Interbev, Nicole Soulenq, diététicienne, Raphaël Seigeot du groupe Mont Lait, et Geneviève Barrat, conseillère régionale Nouvelle-Aquitaine. Chacun a tour à tour rappelé le rôle primordial que jouent les agriculteurs dans la communication sur leurs produits : « vous devez communiquer davantage sur vos pratiques et vos modes d'élevage et de manière positive », « mais pour cela faut-il que vous puissiez répondre aux besoins des consommateurs. Le monde agricole a besoin de tordre le cou aux idées reçues, car vous êtes devant des consommateurs de plus en plus exigeants ».
« Mais pour communiquer clairement auprès des consommateurs, les messages doivent être « légitimés », à savoir que les agriculteurs doivent communiquer sur les modes d'élevage, les abatteurs et les distributeurs dans leurs domaines de compétence », rappelle Xavier Nicole d'Interbev. Si aujourd'hui, les dépenses des ménages sur l'alimentation ne représentent que 13 % de leur budget, ils représentaient, il y a 30 ans pas moins de 50 %.
Les préalables à ce débat sont les attaques permanentes que subit l'élevage en général et face à l'apparition de nouveaux modes alimentaires comme les végans, ou encore les végétalistes, les agriculteurs ont plus que jamais besoin de communiquer sur leurs pratiques agricoles et leurs métiers.
Pour le président Jean-Marie Colon, « il n'est pas utile de s'évertuer à convaincre les anti viande et consorts qui ne représentent que 2 % de la population, nous devons, au contraire plutôt nous concentrer sur les 98 % restant des consommateurs pour leur expliquer nos modes de production et les efforts que nous accomplissons au quotidien pour produire des produits sains et de qualité ».
Mais au-delà de cette thématique, Jean Marie Colon a rappelé que la profession agricole traverse depuis plus de deux ans une dramatique crise économique, existentielle et morale, dont l'un des résultats et qu'une partie des agriculteurs jette l'éponge face aux montagnes de contraintes improductives comme les normes environnementales, mais aussi à la suradministration. Nombreux sont ceux aussi qui sont dégoûtés devant les cours de la viande et du lait qui ne cessent de baisser et ne couvrent plus les charges.
Les conséquences de cette situation risquent d'amplifier le phénomène de disparition à terme de nombreuses exploitations agricoles. Si aujourd'hui le ratio représente une installation pour trois départs, l'agrandissement et la transmission des exploitations seront irréalisables.
Avec 70 installations en 2016, Jean-Marie Colon ne désespère pas que les installations de demain doivent rester viables et vivables.