« Il faut avoir une préoccupation de tous les instants sur l’agropastoralisme »
Pascale Boyer, secrétaire générale de l’association des élus de montagne (Anem) revient sur le cadre précurseur de la loi pastorale de 1972 alors même que la pratique est aujourd’hui durement mise à l’épreuve par le réchauffement climatique et la prédation du loup.
La loi de 1972 est avant tout une reconnaissance juridique et législative pour Pascale Boyer. D’après la secrétaire générale de l’association des élus de montagne (Anem), on assiste à cette époque « aux prémices de la prise de conscience environnementale. Comme un signal d’alerte, on inscrit dans le dur ces outils juridiques pour préserver nos modes d’élevage ancestraux, nos territoires et leur économie dans ces zones de montagne peu industrialisées ». Suivie par la loi Montagne I en 1985 et par la loi Montagne II en 2016, la loi pastorale se voit accompagnée quelques décennies plus tard par deux textes législatifs complémentaires. C’est la première fois en France qu’un espace géographique en tant que tel fait l’objet d’une loi. « Les lois Montagne ont permis d’apporter des améliorations à la loi pastorale de 1972 dans la gestion de l’agropastoralisme en amenant un soutien financier à l’investissement, à l’animation et à la recherche et développement auprès des structures liées à la pratique de la transhumance », indique Pascale Boyer. Adoptée fin juillet 2021, la loi Climat et Résilience permet aux préfets de département d’accorder des dérogations sur le financement des cabanes pastorales d’alpage communales pour les bergers avec une prise en charge totale de l’État (au lieu de 80 %) pour les petits villages de montagne n’ayant pas les moyens de les financer autrement.