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Patrimoine
Il était une fois, au château de Longevergne, un conte de fée qui se partage

Témoin silencieux de siècles d’histoire, Longevergne renaît grâce à l’engagement passionné  de Caroline Capossela et Virgile Jonard. Leur aventure est un hommage à l’âme du château.

un couple marche dans le parc du jardin de Longevergne
Le corps de logis est flanqué de deux tours massives (dont l’une est la réplique plus récente de l’autre), avec chemin de ronde et mâchicoulis. De l'autre côté (photo) une tour octogonale abrite l'escalier conduisant à la Chambre d'hôte, vue sur la vallée du Mars.
© Renaud Saint-André

Pour les Bordelais Caroline Capossela et Virgile Jonard, l’histoire commence par de simples envies d’escapades. Des séjours touristiques réguliers, en chambre d’hôtes, dans le Cantal, où ils finissent par projeter l’acquisition d’une résidence secondaire. Ils visitent des granges à retaper, sans trouver l’étincelle. Jusqu’à ce jour, où la vente d’une dépendance de château les mène à Longevergne, sur la commune d’Anglards-de-Salers. “Dans la vallée du Mars, notre endroit préféré”, confie Caroline. Mais ce n’est pas la maison visitée qui les aura marqués ce jour là, mais le château proprement dit. Caroline et Virgile se découvrent une passion pour cette forteresse médiévale, témoin de siècles d’histoire. 

Un peu d'histoire

Machicoulis du chateau de Longevergne

Les premières traces remontent à 1228. D’annexe de la commanderie templière d’Ydes à propriété des familles de Bort et de Montclar, il a connu des heures de gloire avant de sombrer dans l’oubli après la Révolution. Racheté et entièrement restauré par l’abbé Antoine Lavergne, un personnage réputé  “haut-en-couleurs, autoritaire et passionnant”, il a ensuite été modernisé par le neveu de l’homme d’église et ses descendants au début du XXe siècle. 

Une histoire riche, mêlant familles seigneuriales, transformations architecturales et mémoire locale. Bien plus récemment, pendant quatre ou cinq ans, Caroline et Virgile, subjugués, viennent admirer le château, cherchant en vain à observer l’intérieur à travers les volets clos depuis une dizaine d’années. Le château n’est pas en vente, mais, ne sachant à qui s’adresser, le couple manifeste son intérêt auprès de la mairie.  

Lorsque celle-ci les appelle quelques temps plus tard pour leur annoncer la mise en vente par l’héritier du dernier propriétaire, ils n’hésitent pas une seconde. “C’était fou, c’était magique !”, s’exclame Caroline. Au plus vite, ils reviennent sous un froid glaçant dans le Cantal pour une visite approfondie de ce que cache jalousement la bâtisse historique. 

La découverte de l’intérieur est un éblouissement, des anciennes cuisines médiévales aux mâchicoulis des tours, en passant par les cheminées monumentales et le mobilier d’époque, le charme opère, dans des odeurs de feu de cheminée et de boiseries et des étoiles pleins les yeux. 

“On s’y sent tout de suite bien”, Caroline Capossela et Virgile Jonard, lors de leur première visite à Longevergne. 

La vente de leur maison bordelaise et un prêt bancaire plus tard, ils réalisent leur rêve en 2022. Caroline Capossela, copywriter et rédactrice, et Virgile Jonard, infographiste 3D et créateur de sites web, peuvent télétravailler et s’installer dans le Cantal. Lui, originaire du Puy-de-Dôme, connaît bien la montagne et le monde agricole. 

 

Pour elle, native de Marseille, c’est davantage une découverte. Ensemble, ils sont prêts à relever le défi de “sortir Longevergne de sa torpeur”. Dès le début, ils imaginent l’ouverture du château comme une expérience unique et personnalisée. “Il se mérite”, précise Virgile. Plutôt que de devenir un lieu ouvert à tous sans distinction, Caroline et Virgile envisagent d’accueillir des hôtes dans un cadre intime et privilégié. Ils imaginent des chambres d’hôtes, des séminaires d’entreprise et même, à terme, de petits spectacles, où chaque visiteur pourra apprécier l’âme authentique du château. 

Mais avant tout, il faut “lui redonner son style, plus authentique”. Caroline et Virgile s’attèlent à la tâche, en commençant par révéler les murs de pierre cachés sous des couches de plâtre et de papier peint. Virgile met la main à la pâte, aux côtés des artisans locaux et chaque détail est pensé, comme ces interrupteurs de style ancien mais aux normes actuelles. C’est ainsi que, le 3 août 2024, les premiers visiteurs étaient accueillis dans la “chambre Louis” : une beauté, dotée d’une baignoire avec vue imprenable sur la vallée. 

Tournés vers l'avenir

Chambre d'hôte à Longevergne

Au matin, les petits déjeuners sont servis au jardin ou dans la salle à manger, devant la cheminée monumentale aux boiseries cirées. Un concept au succès immédiat : “Nous avons accueilli des hôtes de tous horizons, de 25 à plus de 80 ans, venus de Virginie, aux États-unis, d’Angleterre, d’Allemagne, de Belgique...”, s’émerveillent Caroline et Virgile. 

Ils n’ont pas eu le temps de faire beaucoup de publicité, mais... “Booking.com permet immédiatement de donner de la visibilité”, concède Virgile. Leur accueil chaleureux est récompensé par les mots élogieux laissés dans le livre d’or : “escapade en amoureux réussie”, “accueil et gentillesse des propriétaires”, “charme de la chambre”, “havre de paix dans un cocon de verdure”... 

 

Cette activité gratifiante sert à l’entretien de la bâtisse et exige un travail supplémentaire. “Nous avons chacun nos tâches bien réparties”, s’amuse le couple qui prévoit aussi de “petites attentions”, comme des fleurs fraîches et des friandises, qui font la différence. 

Charpente du château de Longevergne

En avril, une deuxième chambre ouvrira, “avec un passage secret derrière une bibliothèque pour séparer l’espace  parents de celui des enfants”. Une troisième est en projet, toutes dotées de cheminées monumentales, et même une quatrième sous forme d’un vaste plateau, sous les combles à la charpente majestueuse. 

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