Il est temps de faire respecter les contrats aux entreprises laitières
La FDSEA et les JA ont sommé les responsables des grands magasins du département de déréférencer les produits phares de l’entreprise Lactalis, accusée de flouer les producteurs.
Le contrat n’est pas respecté. Les éleveurs laitiers le constatent tous les jours auprès de la plupart des entreprises avec lesquelles ils ont contractualisées. La FRSEA et les Jeunes Agriculteurs du Massif central ont décidé de relayer sur le terrain l’appel à la mobilisation nationale de la FNPL. Dans le Cantal, jeudi 5 et vendredi 6 décembre, ils ont vérifié si les grandes surfaces d’Aurillac, Saint-Flour, Murat ou Riom avaient retiré de leurs rayons les produits “Président” et “Lactel”. Un courrier leur avait été adressé en début de semaine, réclamant le déréférencement des deux marques du puissant groupe Lactalis, leader français et mondial du secteur laitier et un des plus mauvais élèves en matière de paiement du prix du lait aux producteurs. “Malgré un marché laitier européen et mondial plus que favorable, ce groupe impose un prix du lait déconnecté du marché et non conforme aux formules de calcul prévues entre les entreprises et les producteurs”, s’insurge Chantal Cor, présidente de la section laitière de la FDSEA.
Huit jours sans “Président”
Toutes les enseignes n’ont pas joué le jeu de la même manière. Ainsi, à titre d’exemple, Leclerc à Aurillac avait déjà vidé ses rayons et les manifestants ont même eu l’agréable surprise de voir leur communiqué scotché sur le rayon frais, par les responsables du magasin. Inversement, Carrefour à Saint-Flour n’avait pas encore retiré les produits Lactalis. Une vingtaine d’agriculteurs s’y sont donc employés, remplissant plusieurs charriots de produits : lait, beurre, fromages... La plupart des consommateurs témoins de la scène déclaraient “comprendre le mouvement”, certains même décidant de changer de marque. Les producteurs réclament “huit jours sans Président”, avec, espèrent-ils, la complicité des distributeurs. “Les magasins n’y perdront pas, car l’acte d’achat profitera à d’autres marques mais pénalisera le fournisseur”, précise Jérôme Merle de la section lait des JA du Cantal.
Avis aux “copieurs”
Si Lactalis est effectivement le premier dans le viseur des syndicats (prix payé de 331 € quand la moyenne est de 335 euros), FDSEA et JA du Cantal préviennent : “Aux autres entreprises industrielles, privées ou coopératives, qui ont cru bon de copier sur le mauvais élève Lactalis, nous délivrons le même message : vous devez respecter votre contrat et le règlement intérieur et payer en fonction du marché” ! Joël Piganiol, secrétaire général de la FDSEA, justifie en précisant que, même si le prix moyen augmente, le revenu des producteurs ne cesse de diminuer, en raison de charges toujours plus lourdes.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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