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IFPP : le renouveau de l’apprentissage

L’image de l’apprentissage et des métiers manuels changerait-elle enfin ? Le centre de formation d’Aurillac enregistre un regain d’intérêt qui justifie les investissements passés et à venir.

Une cuisine sur-équipée (toutes cuissons), un “vrai” salon de coiffure avec bacs, encaissement, etc., un atelier mécanique qui va doubler... 
Une cuisine sur-équipée (toutes cuissons), un “vrai” salon de coiffure avec bacs, encaissement, etc., un atelier mécanique qui va doubler... 
© R. S.-A.

C’ est un record historique. Jamais le centre de formation des apprentis d’Aurillac, l’IFPP, n’avait enregistré un tel effectif : 500 apprentis, de 14 à 29 ans, mais essentiellement de moins de 20 ans(1). C’est presque 200 de plus qu’il y a deux ans. Le président, Thierry Perbet, fixe pour la rentrée prochaine un objectif encore plus ambitieux de 600 jeunes en formation. Pas une utopie, au regard d’éléments très positifs qui expliquent ce regain d’intérêt. D’abord parce que l’Institut de formation professionnelle et permanente est en constante modernisation. Après la réfection de l’internat, ce sont 3,2 millions d’euros qui viennent d’être injectés dans la modernisation de tous les ateliers alimentaires, du pôle coiffure et du restaurant pédagogique. À peine inaugurés que c’est l’atelier mécanique qui doit être rasé pour construire un bâtiment neuf d’une surface qui aura plus que doublée, passant de 920 à 2 100 m2. Comme précédemment, la Région doit couvrir 80 % du coût des travaux estimés à 2 M€.

Moderne et rajeuni Cette métamorphose du plateau technique s’est accompagnée d’un renouvellement partiel de l’équipe des formateurs(2) que Muriel Cano, directrice, accueille avec enthousiasme. Ce pool rajeuni fait de plus en plus appel aux nouvelles technologies pour les enseignements, comme les tableaux interactifs (y compris ceux mobiles, dans les ateliers) ou, plus original et certainement très attractif, des salles immersives. “Ce n’est pas un jeu, c’est un outil pédagogique : l’apprenant, doté d’un casque et de manettes de réalité virtuelle, s’exerce avant de pratiquer. Car il a droit à l’erreur. Mais là, c’est sans conséquence”, explique Alexandre Audouard, responsable du développement et de la communication à l’IFPP, en prenant exemple sur la coiffure ou sur la pratique de la mécanique. Le rebond de l’apprentissage s’explique enfin par un changement des mentalités, attendu de longue date. Les jeunes et leurs familles constatent que trop souvent, on ne gagne pas davantage (voire bien moins...) avec un bac + 5 et que la perspective de devenir son propre patron est également tentante. D’ailleurs, le profil des apprentis change. L’IFFP recrute souvent des bacheliers de l’enseignement général, voire ceux qui ont goûté à une première année de faculté.

Des entreprises qui recrutentDans le Cantal, une relative frilosité quant à la mobilité joue aussi en faveur de l’artisanat. “Avec un super diplôme, on est obligé de s’expatrier. Avec un métier manuel, on reste”, schématise Alexandre Audouard. Actuellement, les filières mécaniques (entretien et réparation auto, poids lourds, carrosserie...) et celles en vente et commerce sont les plus prisées, ainsi que le brevet professionnel en pharmacie, dont l’effectif a triplé en deux ans. Le contexte sanitaire n’y est sans doute pas étranger. Comme tous les autres secteurs, la demande en apprentis des entreprises est tributaire de l’économie.     (1) S’y ajoutent les formations continues adultes et celles des reconversions professionnelles. (2) Parmi les 35 formateurs titulaires, épaulés par une dizaine d’intervenants extérieurs sur des sujets pointus ou des modules spécifiques.

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