Ibra Mic se met Paris dans la poche
Le concours charolais du jeudi 1er mars dernier a décerné ses prix pour le CGA : Prix de Championnat Mâle pour Ibra Mic, du Gaec Micaud (03) ; Prix de Championnat Femelle pour Historia de Huguet Jean-Luc (36). Prix de Rappel de Championnat Mâle : Holiday, Gaec Cadoux (89).
Son transfert à lui n’a pas coûté plusieurs millions d’euros. Mais, dans son giron, Ibra est une star. C’était même LA star du dernier concours charolais lors du Salon de l’agriculture de Paris. Ibra Mic est né en 2012 à l’EARL Merceron et est arrivé à neuf mois au Gaec Micaud à Ygrande. Ce fils de Gouverneur et de Brésilienne rafle ensuite un Super prix d’honneur à Moulins en 2015 avant de remporter, donc, le Prix de championnat mâle, profitant du Prix de rappel de championnat décerné au Gaec Cadoux avec Holiday.
Harmonie et finesse
Il s’agit là du troisième Prix de championnat mâle remporté au Salon de l’agriculture par l’écurie d’Ygrande. La fierté n’en est pas moins grande : « Si on vient au Salon, c’est pour gagner et c’est toujours un bonheur de voir que notre passion nous attirer au sommet », commente-t-on côté Micaud. Ibra Mic a séduit les juges grâce à « sa belle ligne de dos, sa démarche, son homogénéité, ses aplombs, son harmonie et sa finesse », comme le détaille Pierre Berthier, juge titulaire pour les mâles. L’élevage Micaud avait optimisé ses chances de remporter les plus beaux prix en amenant d’autres animaux : Montargis, deuxième de sa section mâle, Héracles M, quatrième de sa section et Jumelle, qui termine troisième de sa section. Ce taureau partage, ce jour-là, l’affiche avec Historia, une fille de Paix et de Campbell appartenant à Jean-Luc Huguet (36).
Message grand public
Si l’envie de repartir avec les plus belles plaques motive par-dessus tout les éleveurs, le Herd-Book Charolais affirme aussi une réelle ambition de profiter de ce rendez-vous très grand public pour parler aux visiteurs. « Le Salon de l’agriculture, c’est le moment de l’année où nous avons la parole pour parler de notre métier. Il faut donc saisir cette opportunité », explique Pascal Languevin, président du HBC. Dans les gradins et autour du ring, le public se masse et se prend au jeu d’un concours dont il ignore souvent les codes. L’occasion rêvée de parler directement aux visiteurs, des consommateurs potentiels. C’est ce qu’a fait Léa Laboisse, installée à Villefranche-d’Allier venue expliquer son quotidien, sa vie de jeune maman agricultrice et sa passion : « Je suis née dedans, c’est une vocation. Je me lève le matin en sachant que ma journée sera différente de celle de la veille. Et puis, nous avons vocation à nourrir les gens et nous nous attachons à offrir à nos animaux les meilleures conditions de vie possible. Quoi qu’on en dise ». Un message simple dont le seul dessein est de parler au grand public.
Éleveurs, viande et consommateurs
Autre ambition du HBC, ne jamais dissocier éleveurs, viande et consommateurs. Pour cela, le concours se termine avec l’exposition de bêtes grasses et cette année, Jean-Pascal Lafitte, éleveur à Fustereau et Régis Daudignan, restaurateur dans le 9e arrondissement ont pris le micro pour parler de leurs relations : « Plus qu’une race, évidement reconnue pour sa qualité de viande, je recherche avant tout une relation avec l’éleveur. Mon but est d’acheter des animaux et de valoriser de la joue à la queue ». L’éleveur, de son côté, « engraisse pour une viande hyper persillée et savoureuse. Économiquement, je m’y retrouve complètement avec une vache vendue plus de 5 euros le kilo/carcasse. À l’année, cela représente pour moi 33 vaches ».
Une vaste opération de communication positive, c’est aussi ça le Concours Général Agricole.