Session Chambre d’agriculture 63
Hausse des charges et mise en œuvre de la Loi Egalim 2 ont alimenté les débats
Les élus se sont réunis en session vendredi 11 mars à Aubière pour approuver le compte financier 2021 de la Chambre d’agriculture.
Les élus se sont réunis en session vendredi 11 mars à Aubière pour approuver le compte financier 2021 de la Chambre d’agriculture.
L’occasion de faire le point sur les sujets d’actualité en présence de Guilhem Brun, DDT, avec en fil rouge tout au long de la matinée : la hausse des charges, la mise en œuvre de loi Egalim2 et le maintien des moyens de production.
En introduction, les élus ont fait part de leur soutien au peuple ukrainien. Ce conflit, qui survient dans un contexte déjà fragile pour la profession, renforce les difficultés sur les plans agricoles, alimentaires et énergétiques. Et alors que reviennent au centre des débats l’enjeu de la souveraineté alimentaire et la nécessité pour l’Europe « d’assurer sa mission nourricière », les élus ont voté une motion à l’unanimité pour obtenir des garanties de prix et de disponibilités pour les matières premières et une renégociation rapide des prix de l’alimentation avec les distributeurs dans un climat de pleine responsabilité.
« Il faut que l'on arrive à garder nos moyens de production pour assurer l’ensemble des rôles que l'agriculture va devoir jouer, encore plus fortement demain » a déclaré Sabine Tholoniat en présentant cette motion.
Contractualisation : expliquer et accompagner
Concernant la mise en œuvre de la loi Egalim 2 et la phase de contractualisation obligatoire, une forte hétérogénéité se fait ressentir sur le terrain quant à la prise en main du sujet par les éleveurs au sein de chaque filière. De nombreuses réunions et formations organisées par la Chambre d’agriculture sont en cours sur les territoires et seront certainement reconduites compte tenu de la nécessité de continuer à informer, expliquer et accompagner. « Beaucoup d’éleveurs ne sont encore pas ou peu au courant et ont des appréhensions. Certains se disent même qu’avec un cours de la viande assez haut, il n’y a pas forcément besoin de contractualiser. C’est faux et il faut faire très attention à cela, d’autant plus avec la hausse des charges que l’on connait » a souligné Angélique Delaire pour la filière bovin viande.
David Chauve a réinsisté sur la nécessité de s’emparer de ces outils, fruit de plus de 5 ans de travaux avec le Gouvernement. « On est quand même attendus au tournant par l’Etat, parce que la question du prix se travaillera demain uniquement sous cet angle-là. La loi est sortie, donc à nous maintenant de prendre le train en marche, de nous saisir des outils et de reprendre une véritable place pour une vraie répartition de la valeur. Faire un contrat aujourd’hui c’est faire valoir nos droits.» Guilhem Brun, le DDT, a rappelé l’existence de plans de contrôle déjà en cours pour accompagner la mise en œuvre de cette loi.
Tous s’accordent à dire que l’important derrière cette loi, c’est de valider une mécanique de construction du prix prenant en compte le coût de production. « A partir du moment où on tient compte dans la formule de construction de prix de combien ça nous coute réellement, mécaniquement ça aura forcément des effets positifs sur la rémunération mais aussi sur le marché. »
Et David Chauve de conclure : « Notre fil conducteur doit rester l'économie sur les exploitations et les territoires, avec la nécessité de donner de la lisibilité à nos jeunes générations pour relever le défi considérable du renouvellement des générations. Et la rentabilité passera par la construction d’un prix « en marche avant » comme le prévoit la loi ».
En fin de session, les élus ont aussi fait le point sur la préservation du foncier, l’énergie et l’agri-voltaïsme, les dégâts de gibiers et des corvidés, l’emploi agricole et la formation maraîchage en cours, portée par Terre d’emplois 63 pour du public en réinsertion professionnelle. David Chauve a également présenté les premières lignes rassurantes de la future programmation FEADER 2023-2027 avec un Programme de Développement Rural (PDR) qui sera désormais commun en Auvergne-Rhône-Alpes et une enveloppe et des dispositifs qui devraient permettre une certaine continuité par rapport au PDR ex-Auvergne.