Haies et agroforesterie : Fesneau veut avancer, les propositions des associations
Le ministre de l'Agriculture a annoncé mi-novembre son envie de travailler sur la haie, alors que les crédits du Plan de relance s'arrêtent, et que le précédent plan agroforesterie arrive à échéance. Les associations expertes de ces dossiers avancent déjà leurs propositions qui, espèrent-elles, pourront figurer non seulement dans un plan mais également dans la future loi d'orientation.
La phrase n'étonnera pas les habitants de Marchenoir, commune de 700 habitants du Loir-et-Cher. « J'ai singulièrement envie d'avancer sur le dossier des haies », a déclaré Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, lors de la remise des prix de l'Afja (journalistes agricoles) le 16 novembre. Car à Marchenoir, on se souvient certainement qu'en 2013, le même Marc Fesneau, alors maire du village, avait fondé une coopérative de valorisation de plaquettes issue de haies. « On entend dire qu'il y aurait une pénurie de bois ! La question est plutôt de savoir si l'on est capable de le sortir des massifs forestiers de petites dimensions », précisait alors Marc Fesneau à nos confrères de la Nouvelle République.
Dix ans plus tard, l'homme ne semble pas avoir oublié ses anciennes amours. Deux chantiers seraient même en cours actuellement selon son entourage : « Un retour d'expérience du dispositif France Relance Plantons des haies de 45 MEUR » et « le lancement d'une mission dédiée CGAAER pour relancer une dynamique ». Ladite mission CGAAER, précise-t-on, devra faire un « état des lieux des connaissances scientifiques » sur les vertus des haies, « chiffrer l'ampleur du phénomène d'arrachage » et son lien avec la Pac, et « faire des propositions pour améliorer les incitations à la plantation ». Des travaux exploratoires qui pourraient déboucher sur un nouveau plan national, alors que le plan sur l'agroforesterie lancé en 2015 par Stéphane Le Foll s'est terminé en 2020.
Les associations spécialistes du sujet rappellent qu'une évaluation de ce plan a d'ailleurs été menée en 2021 par le CGAAER, concluant au besoin d'une seconde mouture, qui soit notamment mieux soutenue financièrement. « Il y a eu un manque de suivi, sans réels moyens en face », regrette Fabien Balaguer, directeur de l'Association française d'agroforesterie. De même, estime-t-il, la mesure du Plan de relance sur la haie « a été lancée un peu rapidement ». « Là encore, le suivi et la protection des arbres n'ont pas été au rendez-vous. Et sur le terrain, les arbres ne survivent pas toujours. »