Grand débat : les agriculteurs aussi doivent s’exprimer
Jusqu’au 15 mars prochain, l’ensemble des français est appelé à s’exprimer dans le cadre du Grand débat national. Pour le président de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine, c’est une occasion de faire entendre la voix des agriculteurs.
Depuis le 15 janvier, de multiples réunions locales sont organisées aux quatre coins de la France dans le cadre du Grand débat national. La presse nationale s’est largement fait l’écho des débats qui ont eu lieu en présence d’élus et parfois de membres du Gouvernement. Pour ceux qui ne pourraient ou ne voudraient participer à une réunion locale mais souhaiteraient malgré tout s’exprimer, il est possible de contribuer aux débats via le site granddebat.fr. Pour ça, deux possibilités. La première est de répondre aux questions rapides posées pour chaque thème sous forme d’un questionnaire à choix multiple d’une dizaine de questions. Vous pouvez également faire des propositions de solutions toujours selon les quatre thèmes retenus pour le débat : transition écologique, fiscalité et dépenses publiques, démocratie et citoyenneté, organisation de l’État et des services publics. Dans tous les cas, vous devrez au préalable vous inscrire sur le site.
Philippe Moinard, le grand débat national est en cours, en tant que président de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine, pourquoi encouragez-vous les agriculteurs à s’exprimer dans ce cadre ?
Le grand débat concerne tout le monde, agriculteurs comme citoyens. Le milieu rural a des choses à dire. Bien souvent, il n’est pas entendu, tout comme l’agriculture. Il faut saisir l’opportunité qui nous est donnée de nous exprimer. À titre personnel, j’ai participé à un grand débat dans mon département. J’ai vu combien les participants avaient une image faussée, caricaturale de l’agriculture. Il nous appartient de dire quels sont les problèmes que nous rencontrons, nous agriculteurs, et aussi de montrer ce que nous faisons. Cela peut permettre de faire bouger les choses au niveau local car tous les problèmes ne sont pas nationaux. Je pense aux relations avec les communes ou encore avec le voisinage.
Quels sont les enjeux de ce grand débat pour la profession agricole ?
Les agriculteurs sont les derniers à être présents dans les territoires ruraux. Il faut que leur isolement, leur éloignement soit réellement pris en compte. Le service public doit être efficient jusqu’au dernier kilomètre. Nous devons également dénoncer la fiscalité écologique punitive en vigueur aujourd’hui et qui pénalise encore une fois ceux qui sont loin. En ville, par exemple, on peut se déplacer en bus, en tram, mais en campagne ? Nous voulons bien modifier nos comportements mais aujourd’hui il n’existe pas d’alternative. Je ne sais pas ce qui ressortira de ce grand débat ; il ne s’agit pas d’être naïf mais de saisir cette occasion de nous exprimer.
La liste des événements du grand débat en Nouvelle-Aquitaine sur https://granddebat.fr/events.