Gabriel Attal à la rencontre des jeunes creusois
Gabriel Attal, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, s’est rendu en Creuse, lundi 5 novembre, pour aller à la rencontre des jeunes creusois de tout milieu et échanger avec les élus et les associations du territoire.
Si la première partie de sa visite durant la matinée était consacrée à la rencontre des jeunes Guéretois et des diverses associations qui ont porté le projet de la Quincaillerie numérique de Guéret, la seconde partie en après-midi fut davantage consacrée aux lycéens des métiers du bâtiment de Felletin pour évoquer le futur service national universel et du lycée agricole d’Ahun pour dialoguer avec les futurs agriculteurs et agricultrices de demain et les Jeunes Agriculteurs de la Creuse.
La visite était articulée principalement autour de différents sujets au cœur de l’action gouvernementale, à savoir des échanges avec les jeunes, les élus, les partenaires associatifs ou locaux autour du futur service national universel et des rencontres avec le monde associatif dans le cadre de la préparation du plan d’actions que le ministre présentera à la fin du mois de novembre.
Accueillis sur le perron du château du lycée agricole d’Ahun par le président du conseil d’administration, Olivier Tourand, entouré de nombreux élus et responsables agricoles, Gabriel Attal, accompagné de la préfète Magali Debatte a pu apprécier les efforts engagés par les responsables de l’enseignement agricole pour développer l’accompagnement et la formation des jeunes en milieu rural.
Pour Olivier Tourand, « notre établissement reste une vitrine de notre agriculture. Nous contribuons ainsi largement la vitalité de notre territoire. Si 90 % des jeunes sont insérés dans les mois qui suivent leur formation dans le monde professionnel, c’est qu’il y a de bonnes raisons… » expliquait-il, tout en ajoutant : « mais nous attendons aussi des pouvoirs publics des soutiens, tant sur le développement de l’innovation, que l’expérimentation sur de nouvelles formations et de découvrir ainsi de nouveaux horizons ».
Pour son directeur Jean-Luc Lafaye, « c’est un établissement chargé d’histoire qui a un rayonnement qui dépasse largement les frontières creusoises. L’engagement de nos personnels contribue largement à la renommée de notre établissement ». Pour le directeur de la DRAFF de Nouvelle-Aquitaine Philippe de Guenin, « en Nouvelle-Aquitaine, l’enseignement agricole représente 20 000 élèves soit 10 % des effectifs de l’éducation nationale de la région. Un enseignement d’excellence et qui dispose d’un taux de réussite de 80 % en moyenne dont 93 % des diplômés trouvent un emploi à l’issue leur formation ».
Au contact des étudiants
Mais au-delà des discours officiels, Gabriel Attal s’est entretenu directement auprès des étudiants durant quelques instants et notamment auprès des lauréats du Trophée National des Lycées Agricoles 2018, un trophée remporté au cours du dernier Salon International de l’Agriculture avec les classes de terminales STAV et CGEA. Ce concours comprend plusieurs épreuves parmi lesquelles figurent la communication, la manipulation des animaux et enfin la description et la présentation des territoires dans lequel évolue le lycée agricole.
Ensuite, d’autres étudiants ont également évoqué leurs engagements et leurs investissements sur une action totalement innovante intitulée « programme sentinelle ». Ce programme vise à épauler des élèves afin qu’ils prennent en charge d’autres élèves en difficulté pour les accompagner vers la réussite sociale. Ce programme initié au lycée agricole d’Ahun par Sophie Azzoline est financé par la région Nouvelle-Aquitaine. Composé de dix élèves et de six adultes, sa mission consiste pour les élèves à repérer, détecter et intervenir sur d’autres étudiants victimes de harcèlement de toutes natures au sein de l’établissement. Quant aux adultes, ils sont chargés intervenir auprès des « harceleurs ».
Rencontre avec les Jeunes Agriculteurs
Au fil des rencontres avec les jeunes, Manon Roby, jeune agricultrice installées en 2017 à Sous-Parsat a eu l’occasion d’expliquer son parcours d’installation auprès du secrétaire d’État. Pour Manon, son « installation s’est bien déroulée grâce au concours de la Chambre d’Agriculture et des GDA ». « C’est un métier passionnant et que l’on ne peut comprendre que lorsque l’on est dedans. Il faut être motivé et volontaire pour y parvenir » soulignait la jeune agricultrice. Derrière ces propos, Michael Magnier, le président de JA 23 confirme : « c’est un métier plein de passion, mais aujourd’hui, on nous parle de ce que l’on doit faire, on subit les mouvements animalistes, on nous compare à des assassins, il faut que ça s’arrête, Monsieur le Secrétaire d’État ! »
Pour le président des JA, « nous voulons les messages positifs et que notre métier soit respecté. Qu’ils arrêtent de dénigrer constamment nos élevages… Comment inciter les jeunes à entrer dans le métier avec des messages aussi haineux ? C’est aux pouvoirs publics de prendre ses responsabilités et d’apporter les réponses à ces mouvements animalistes. »
Pour le Secrétaire d’État Gabriel Attal, « ce sont des mouvements radicaux qui sont condamnables et dont on ne peut accepter de telles dérives. Nous devons condamner chacune de leurs actions… L’agriculture française a des valeurs que je défends et pour cette raison je reste au côté des acteurs de l’élevage », a-t-il conclu.