Section bovine
« France, veux-tu encore de tes éleveurs allaitants ? »
Conjoncture, prix, travaux de filière mais aussi PAC 2023 et problématiques locales à l’ordre du jour de la section bovine du 7 juin.
Conjoncture, prix, travaux de filière mais aussi PAC 2023 et problématiques locales à l’ordre du jour de la section bovine du 7 juin.
C’est la question que se posent aujourd’hui les éleveurs de races allaitantes devant les principaux arbitrages français concernant la réforme de la PAC 2023/2027. Les choses ne sont pas encore figées, les trilogues européens n’ayant pas encore abouti et de nombreux points restent à construire ou à préciser. Pour autant un certain nombre de grandes lignes se dégagent et laissent entrevoir une diminution progressive des aides couplées animales ainsi qu’une fusion des enveloppes bovins allaitants et laitiers. L’aide couplée serait à l’UGB de plus de 16 mois, de fait, sans notion de productivité ce qui semble impensable pour les éleveurs. " Des génisses ‘tondeuses à gazon’ pourront donc être primées " s’indignent les producteurs.
Pour David Chaize, président de la section, " l’élevage allaitant est le grand perdant de cette réforme. L’Etat ne soutient pas la production. L’objectif est clair : il faut réduire le troupeau allaitant responsable de beaucoup de maux écologiques selon certains. " La mouvance sociétale actuelle est bien à la réduction de consommation de viande, même si les chiffres de consommation disent le contraire. Aucun lien ne semble fait entre la viande dans l’assiette du consommateur et les troupeaux qui façonnent les paysages. Aucun lien entre l’élevage et l’économie territoriale non plus. " Pas de prix rémunérant le coût de production, une future PAC peu engageante, difficile de motiver des jeunes dans ces conditions " regrette David Chaize.
Dans les sujets toujours d’actualité au grand désarroi des producteurs des secteurs touchés, les rats taupiers viennent sérieusement entraver la pousse de l’herbe pourtant correcte pour l’instant.
Une autre difficulté s’ajoute avec l’arrivée des vautours, plus tôt cette année, qui ont déjà fait des dégâts sur les troupeaux et notamment sur les vaches au moment du vêlage.
Si l’administration semble prendre la mesure de l’ampleur du problème pour les éleveurs du Sud-Ouest du département, le vautour étant une espèce protégée, les solutions ne sont, pour l’instant, pas à la hauteur des préjudices. " Cela fait des décennies qu’il y a des pullulations de rats taupiers et on n’a toujours pas trouvé de solutions. On ne supportera pas le vautour aussi longtemps" affirme Marine Van Simmertier, éleveuse à St Alyre-es-Montagne. Les délais administratifs ne sont pas adaptés aux contraintes réelles du terrain. C’est une constatation valable pour beaucoup de domaines agricoles.
La section bovine conseille de vacciner les bovins contre l’entérotoxémie notamment dans les secteurs où le vautour est présent afin de limiter les risques de mortalité.