Fleur Pellerin compte sur les territoires ruraux pour booster la fibre optique
Visite jeudi à Aurillac de la ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique, auprès du ministère du redressement productif.
Anticiper. Le message délivré jeudi par Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique, lors de la septième édition de Ruralitic(1), est clair. Il s’inspire d’une promesse portée par le président Hollande de couvrir l’ensemble du territoire français en accès Internet à “très haut débit par fibre optique” (FTTH) d’ici dix ans. Et suit en cela une recommandation d’Yves Rome, le sénateur de l’Oise et président de l’Association des villes et collectivités pour les communications électroniques, qui souligne qu’il ne faut pas “opposer réseaux et usages”, estimant qu’il ne faut pas attendre d’enregistrer suffisamment de demandes pour lancer des travaux qui prendront une décennie. Car les besoins naîtront inéluctablement dans les mois ou les années à venir.
Le rural d’abord
La réponse de Fleur Pellerin est à même de satisfaire les collectivités rurales : elle propose en effet d’accentuer les efforts dans les territoires ruraux parfois privés du (déjà ancien) “haut débit”, là où, a priori, la demande sera la plus forte. La ministre constate en effet - et à regret - que les urbains ont tendance à bouder l’accès FTTH par fibre optique. “Alors que le réseau permet déjà la connexion de 6 millions de foyers en ville, seulement 250 000 ont franchi le pas, retardant le cercle vertueux qui fera baisser le coût de l’équipement.” Cette priorité donnée aux territoires ruraux traduirait en outre cette volonté affichée par la ministre de déploiement d’une nouvelle technologie “dans une justice territoriale”. Dans ce vaste chantier qui s’ouvre et contrairement aux dernières couvertures en téléphonie mobile ou aux zones blanches de l’Internet, les opérateurs et les collectivités ne seraient plus seuls à négocier ; “l’État doit revenir dans le jeu”, estime Fleur Pellerin. C’est pourquoi elle propose un pilotage national, garant d’une forme d’équité entre territoires urbains ou ruraux. Une idée sur laquelle rebondit le président de l’Assemblée des départements de France, Claudy Lebreton, qui espère ainsi éviter la “métropolisation du territoire”. Ce qu’Anne-Marie Keiser, présidente de Gironde-numérique, appelle - parodiant Roosevelt - un “New Deal”.
Être prêt
Pour être prêt à un déploiement massif, la ministre met aussi l’accent sur la formation. Cette nouvelle technologie nécessitera en effet l’embauche de 15 000 personnes qualifiées. D’autant qu’à terme, la fibre remplacera l’ensemble du réseau cuivre aujourd’hui utilisé. Un “basculement” que Fleur Pellerin compare à celui de la télévision hertzienne à l’ère de la TNT. Là encore, il est question d’anticiper, mais cette fois sur le marché de l’emploi. À noter que le Cantal fait bonne figure avec une formation spécifique envisagée par la CCI.
(1) Universités d’été des territoires ruraux organisés au Centre des congrès d’Aurillac et regroupant les collectivités issues de toute la France.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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