Finir ses agneaux l’hiver sur des dérobées
L’Institut de l’élevage a mené un essai sur la finition des agneaux en hiver, sur dérobées. Zoom sur les premiers résultats de ce travail innovant.
Sur la période d’août 2014 à mars 2015, une expérimentation a été conduite par l’institut de l’Élevage. « Cette étude rentre dans le cadre de nouveaux enjeux liés à l’agroécologie. On s’est demandé si les agneaux naissant en fin d’été pouvaient être finis à l’herbe, la finition en bergerie coûtant cher. On se posait la question de la réussite de cette finition en janvier, février, mars, au pâturage. On a essayé de voir si cela était possible et dans quelles conditions », explique Denis Gautier, du Ciirpo-institut de l’Élevage. Deux lots d’agneaux ont été constitués au sevrage (70-80 jours) : un lot bergerie (témoin) et un lot dérobées (essai). Le premier a disposé d’une alimentation à base de concentrés du commerce, à volonté, ou de mélanges fermiers. Le second a pâturé une culture de dérobées sans concentrés. Des mélanges complexes avec des espèces (RGI, RGH, colza, trèfle Incarnat, trèfle Alexandrie, navet) plus rapides à pousser et d’autres moins gélives pour prendre le relais dans l’hiver, ont été semés, à raison de 35 kilos par hectare. Le mélange a été élaboré avec un semencier et ensemencé sur quatre sites expérimentaux du Ciirpo, sur le site du Mourier (Haute-Vienne), sur les fermes de Magnac-Laval et des Vaseix (Haute-Vienne) et sur le site de Mirecourt (Vosges) afin d’en évaluer le comportement en divers endroits. « Le mélange a levé de manière différente. Certaines parcelles étaient plus riches en légumineuses. Une difficulté réside dans la réussite de la culture. Il est recommandé de commencer le semis à partir de juillet et de l’effectuer sur quinze jours à trois semaines pour à la fois s’affranchir des aléas climatiques et étaler la production de l’herbe. Pour le semis, les règles habituelles prévalent. Il faut compter un chargement de 10 à 15 agneaux par hectare en fonction de la qualité de la levée de la culture. Dans le cas d’un chargement élevé, une petite fumure peut être envisagée (30 unités d’azote). » Les croissances sevrage-abattage ont été un peu moins performantes pour le lot dérobées (186 grammes par jour) par rapport au lot bergerie (221). Toutefois, les qualités de carcasses restent identiques, notamment au niveau de la conformation et de l’état d’engraissement.
La suite dans le Réveil Lozère, page 10, édition du 24 septembre 2015.